
Bercy demande aux assureurs d’être réactifs face aux conséquences des émeutes

Si la nuit de samedi à dimanche a été moins agitée que les précédentes sur le front des violences urbaines en France, de nouvelles dégradations sur des bâtiments publics et des commerces ont été constatées, notamment en région parisienne. Dès samedi, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s’est livré à un premier bilan chiffré sur les boutiques et centres commerciaux touchés par des pillages dans l’Hexagone depuis mardi soir.
Lors d’un point de presse tenu à l’issue d’une réunion avec les parties prenantes, le ministre a indiqué que plus de 700 commerces avaient fait l’objet de dégradations qui ont concerné «tout le territoire, toutes les enseignes et tous les commerces». Dans le détail, les attaques ont visé 200 points de vente de la grande distribution, 250 bureaux de tabac et un nombre similaire d’agences bancaires.
Sans s’avancer à ce stade sur le montant des dégâts, Bruno Le Maire a fait pression sur les assureurs pour que ceux-ci prolongent les délais de déclaration, réduisent les franchises appliquées et indemnisent rapidement les professionnels victimes de ces émeutes. Les délais d’indemnisation «doivent se chiffrer en jours et pas en semaines», a-t-il précisé. Le ministre a par ailleurs demandé aux banques «la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances» des commerces touchés. Un report de paiement des charges sociales et fiscales pour les entreprises en difficulté sera possible.
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Des cellules de crise mises en place
La fédération professionnelle France Assureurs a fait savoir que ses membres étaient «tous mobilisés» sur ce dossier grâce à la mise en place de cellules de crise. «Il faut que les délais de déclaration soient allongés, mais les assureurs doivent aussi adapter les reconnaissances de sinistres», a de son côté déclaré Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.
Si les assureurs ne sont théoriquement pas tenus de couvrir les pertes et dommages provoqués par des émeutes, la garantie contre le vandalisme permet une indemnisation en cas de dégradations volontaires. La victime peut aussi s’adresser à la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI) en vue d’obtenir une aide, soumise à des conditions de ressources, pour un montant maximal de 4.332 euros.
Lors des émeutes urbaines de l’automne 2005, qui avaient duré trois semaines, environ 10.000 sinistres avaient été recensés, à 82% sur des automobiles, selon France Assureurs. Ceci avait coûté aux compagnies d’assurances 204 millions d’euros en euros constants. En 2018-2019, le coût des manifestations des Gilets jaunes avait atteint 249 millions d’euros sur cette même base. Les 13.000 sinistres recensés avaient alors touché pour moitié des habitations et des locaux d’entreprises.
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