
Banco Santander a le vent en poupe
Pour Banco Santander, première banque européenne par la capitalisation boursière, les affaires reprennent. Au premier semestre 2015, le bénéfice net du groupe, présidé depuis septembre dernier par Ana Botin, a augmenté de 24% à 3,426 milliards d’euros, porté par les bons résultats dégagés en Espagne, au Brésil et au Royaume-Uni. Même évolution positive pour ses résultats trimestriels. Le bénéfice net au deuxième trimestre a fait un bond de 17,2% à 1,7 milliard.
La nouvelle équipe dirigeante se félicite des bonnes performances réalisées au premier semestre sur les dix principaux marchés. «Les revenus continuent de croître d’une facon consistante», s’est félicité José Antonio Alvarez, le directeur général du groupe. Les revenus ont bondi de 12%, profitant de l’impact positif des taux de change, notamment la dépréciation de l’euro face au dollar et à la livre sterling.
Sur les trois principaux marchés, les bénéfices en hausse de 50% en Espagne à 771 millions d’euros, de 39% au Brésil et de 18% au Royaume-Uni à 1 milliard d’euros, ont permis une «bonne évolution de fond», remarque Nuria Alvarez, analyste chez Renta 4 tout en mitigeant l’optimisme affiché par la direction. «En Espagne, les perspectives sont faibles, bien loin de l’amélioration qu’on attendait», commente-t-elle. La hausse de 50% sur le marché domestique est en effet liée à une restriction des coûts (-4%) mais aussi à une forte réduction des provisions (-37%).
Même phénomène au Brésil, souligne Jaime Diez, analyste chez XTB où l’entité «a réduit ses provisions de 70% ». Dans ce pays, les revenus ont bondi de 9%, «soit deux fois plus que les coûts», le crédit a augmenté de 16% et les ressources de 13%. José Antonio Alvarez a néanmoins alerté de l’impact négatif que pourrait provoquer la chute du PIB brésilien de 1,5%. «L’environnement économique du Brésil est actuellement mauvais et les prévisions tablent sur une poursuite de la récession en 2016», commente aussi Nuria Alvarez.
Parmi les autres facteurs défavorables, le directeur général a énuméré «des taux d’intérêt proches de zéro, l’ampleur de la concurrence et les nouvelles initiatives de régulation». Mais il a insisté sur l’importante chute des créances douteuses à 4,64% en juin 2015 et l’augmentation des fonds propres durs.
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Paris - Une nouvelle figure de la classe dirigeante libanaise dans le viseur de la justice française: une enquête est ouverte à Paris visant Najib Mikati, Premier ministre jusqu'à début 2025, soupçonné de s'être constitué frauduleusement un important patrimoine de «biens mal acquis». Interrogé par l’AFP, le Parquet national financier (PNF) a confirmé l’ouverture de cette enquête. Au Liban, le service de communication de Najib Mikati a indiqué «ne pas avoir été notifié». A l’origine de cette procédure, une plainte déposée en avril 2024 par le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban (CVPFCL) et l’association anti-corruption Sherpa. Cette dernière porte plainte en France depuis une vingtaine d’années contre des responsables étrangers, soupçonnés d’avoir amassé une fortune par la corruption ou le détournement de fonds publics, avant de la recycler, au moins en partie, dans l’Hexagone. Les deux associations ont ouvert en 2021 un front libanais à ces affaires de «biens mal acquis», qui concernaient à l’origine des chefs d’Etat africains, en portant plainte contre l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé. En 2024, elles ciblent Najib Mikati, 69 ans, et ses proches, dont son frère Taha Mikati. Ils sont suspectés d’avoir acquis différents biens en France et à l’étranger par des structures multiples, dont des montages offshore. Une fortune qu’ils auraient amassée frauduleusement, au mépris notamment du fisc, tandis que le pays du Cèdre s’enfonçait dans le chaos politique et financier. Lors du dépôt de la plainte, Najib Mikati avait assuré avoir «toujours agi dans le strict respect de la loi», tout comme les membres de sa famille. «L’origine de notre patrimoine familial est entièrement transparente, légitime et conforme à la législation», avait insisté celui qui a été Premier ministre du Liban à plusieurs reprises, et jusqu'à début 2025. Yachts et jets privés Najib Mikati, qui a fait fortune dans les télécoms, et son frère Taha, sont présentés par les plaignants comme faisant partie des plus grandes fortunes du Liban, la famille possédant yachts, jets privés ou immeubles sur la Côte d’Azur, à Monaco et dans les plus beaux quartiers de Paris. Ils ont aussi investi dans des marques de prêt-à-porter, comme Façonnable. La première plainte visait les infractions de blanchiment et recel ou complicité, association de malfaiteurs, le tout commis en bande organisée, circonstance aggravante. Elle a été complétée par de nouveaux éléments en avril 2025, conduisant le PNF à se saisir du dossier. En cause notamment, les liens de la famille Mikati avec la Bank Audi France, spécialisée dans la clientèle du Moyen-Orient, dont l’ancien Premier ministre est actionnaire, ou un important contrat de fourniture de services télécoms au Liban et en Syrie conclu en 1994. Il aurait selon les plaignants conduit à priver l’Etat de vastes recettes. «Pouvoir de nuisance» Cette enquête «va peut-être réduire le pouvoir de nuisance de ceux qui cherchent à tout prix à saper le processus en cours pour que cesse la prédation des intérêts privés sur l’Etat et l’intérêt public des Libanais», ont déclaré à l’AFP les avocats, Mes William Bourdon et Vincent Brengharth. Plusieurs enfants des frères Mikati sont aussi visés comme de potentiels receleurs de l’argent supposément blanchi. Les plaignants pointent également des opérations suspectes à leurs yeux entre des comptes et sociétés contrôlées par les Mikati et d’autres, aux mains de l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé. Une information judiciaire est désormais en cours à Paris visant ce dernier, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, tandis que son frère Raja Salamé a été mis en examen. Ils contestent fermement les faits. François BECKER © Agence France-Presse