Les assureurs britanniques ont passé leur dernier «stress test» en format Solvabilité 2

Le régulateur a mesuré leur résistance à des désordres importants sur les marchés financiers avant de mettre en œuvre le prochain cadre réglementaire post-Brexit.
Laurence Pochard
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Tiendront-ils en cas de scénarios adverses «sévères mais plausibles»? C’est la question à laquelle l’Autorité de régulation prudentielle (PRA en anglais) de la Banque d’Angleterre répond avec les tests de résistance passés par les assureurs britanniques. Il s’agit d’un test réalisé en format Solvabilité 2, le dernier avant de passer au futur cadre propre au Royaume-Uni après le Brexit. Ce dernier devrait être opérationnel pour 2024. La réforme a pour but de libérer les bilans des assureurs pour qu’ils investissent davantage dans des domaines prioritaires comme l’infrastructure. Le test s’est appliqué à 54 assureurs, dont 16 assureurs-vie, 17 généralistes et 21 syndicats du Lloyd’s. Pour les assureurs-vie, les scénarios portent sur les conséquences d’un désordre sévère sur les marchés financiers, touchant à la fois les taux et la liquidité, suivi par un choc de longévité. Les autres assureurs sont soumis à des tests sur des chocs plus opérationnels, portant sur les catastrophes naturelles ou les risques cyber. En revanche, les risques sectoriels tels que la liquidité et les implications d’un environnement d’inflation élevée ne sont pas pris en compte de façon quantitative dans l’exercice, mais la PRA prévoit de les prendre en considération dans le développement de ses futurs tests nationaux. Des mesures d’atténuation Le régulateur juge que le secteur de l’assurance britannique s’est montré résistant, mais que l’exercice a mis en lumière des priorités pour garantir leur future solvabilité. Pour les assureurs-vie, la couverture du capital de solvabilité en cas de stress de marché passe de 162% avant le test à moins de 140%, et si on y ajoute un stress sur la longévité, cela tombe un peu au-dessus de 120%. Pour ces acteurs, la baisse de solvabilité provient surtout d’une dégradation de la qualité du crédit, d’un choc immobilier et d’une amélioration de la longévité. La PRA s’est penchée sur les actions que les assureurs peuvent entreprendre en cas de choc, comme la vente d’actifs. Elle les invite à mesurer sa faisabilité dans un environnement où il n’y aurait que peu d’acquéreurs potentiels et donc à prévoir le comportement sur les marchés des autres types d’investisseurs après un choc. Ils pourront pour cela analyser les conséquences de la crise de septembre 2022 sur les bons du trésor britannique et ses conséquences sur les fonds de pension.

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