La CDPQ déplore son investissement dans Celsius en présentant ses résultats

L’investisseur québécois tire les leçons de sa pire année depuis 2008.
Laurence Pochard
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Le pire marché depuis 50 ans. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a annoncé un rendement moyen pondéré des fonds de ses déposants de -5,6% à la fin de 2022. Ses dernières performances négatives remontaient à 2008 et 2002. Lors de cette année 2022 dont l’environnement a été qualifié d’«exigeant» par Charles Emond, président et chef de la direction de la CDPQ, lors d’une conférence de presse, la menace est certes venue des marchés cotés mais également des investissement en technologie. L’affaire Celsius Networks lui a ainsi coûté 150 millions de dollars américains (142 millions d’euros). La Caisse les avait investis auprès du gérant WestCap au capital de la plateforme de prêts sur cryptomonnaies Celsius Network en octobre 2021. En juillet 2022, la plateforme se déclare en faillite, ce qui a passé à zéro la valeur de l’investissement de l’institutionnel québécois. «Ce n'était pas une bonne décision d’investissement, personne n’en est content à la Caisse», reconnaît Charles Emond, qui estime que cette opération a dévié de la stratégie de la CDPQ en matière de maturité des entreprises technologiques. Normalement, elle met en œuvre «un capital de risque à la sauce fonds de pension, qui ne joue pas plus bas que la série C», qui concerne des start-up qui ont déjà atteint un certain développement et sont moins risquées. Il ajoute que «ce n’est pas de sitôt que nous retournerons dans les cryptos» et que des corrections ont été faites. De plus, le dirigeant a annoncé que le chef des technologies de la CDPQ, Alexandre Synnett, venait de quitter son organisation. La Caisse a enfin déposé un recours juridique il y a deux semaines envers Celsius pour «représentation fausse et trompeuse». Des motifs de satisfaction La perte d’un investissement de 150 millions de dollars n’est cependant pas gravissime pour l’investisseur dont l’actif net reste valorisé 401,9 milliards de dollars canadiens (280 milliards d’euros) à la fin de l’exercice. Son rendement sur 10 ans ressort à 8%. Et les rendements de ses diverses classes d’actifs sont tous supérieurs à leur indice de référence pour 2022. Les principales satisfaction proviennent en particulier des actifs réels, immobilier et infrastructure, qui affichent une performance supérieure à 12% pour deux années consécutives. Et le dirigeant fait enfin part de sa fierté d’être le fonds de pension le plus présent dans son économie locale à travers le monde.

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