Baromètre Indefi: les actions, grandes gagnantes de l’allocation des institutionnels français

Le cabinet de conseil publie son 21ème baromètre de l’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels français.
Réjane Reibaud
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 -  Réjane REIBAUD

En 2021, le grand gagnant de l’allocation d’actifs des portefeuilles des investisseurs institutionnels français a été le segment des actions. C’est l’une des conclusions du 21ème baromètre Indefi sur l’allocation d’actifs. Le cabinet de conseil a interrogé au quatrième trimestre, 211 investisseurs institutionnels français dont la moitié relève du segment assureurs, et comptant pour 2.860 milliards d’euros d’encours. «Après des années et des années de baisse, les actions ont retrouvé la faveur des institutionnels français, avec un très net jeu de vase communicant entre la poche obligataire et la poche actions », note Agnès Lossi, directrice associée chez Indefi. La poche actions représente plus de 12% des encours contre 10% environ un an plus tôt. «Ce qui est intéressant d’observer, c’est que cela a occasionné le renouvellement des programmes de couverture pour couvrir les plus-values latentes qui ont été construites dans des marchés en forte hausse», ajoute Agnès Lossi. Les montants notionnels des couvertures actions ont triplé en cinq ans pour atteindre 66 milliards fin 2021. C’est une croissance de 34% par rapport à fin 2020. L’obligataire (qui inclus dans l’étude la dette privée et les obligations convertibles) a lui poursuivi sa tendance à la baisse avec une part de 70,7% des actifs contre 73,4% fin 2020, malgré sa diversification accentuée vers la dette privée et la dette internationale. Décaissements sur l’obligataire «Les tombées obligataires de 2021 n’ont pas été réinvesties mais utilisées pour des décaissements», explique Agnès Lossi. Quant à la poche monétaire, elle «reste à des niveaux très élevés, à ses niveaux les plus hauts, même corrigé des livrets réglementés» , note la consultante qui ajoute que cette poche reste toujours un placement d’attente et un outil de gestion de la duration des portefeuilles. Le non coté continue de croître sur l’ensemble des sous-jacents pour atteindre près de 10% des portefeuilles. Sa croissance est tirée plus particulière par les infrastructures (dans le cadre notamment du financement de la transition énergétique) et le private equity (avec un effet de rattrapage par rapport à 2020 et une forte hausse des multiples de valorisation). Enfin, les encours sous considération ESG déclarés par le panel s’élèvent à 2.489 milliards d’euros, soit 87% des encours. Profitant de l’ancienneté de son baromètre, Indefi a porté aussi son regard dans le rétroviseur des 10 dernières années. Il constate une croissance moyenne annuelle des encours totaux d’un «modeste» 3,5%. D’après l’étude, l’effet collecte, un «moteur historique» de la hausse des encours, a subi un vrai coup d’arrêt. IL est en effet de seulement 106 milliards d’euros contre 721 milliards pour l’effet marché l’an dernier. Une des raisons principales: la baisse de la collecte sur le fonds euros. «Mais c’est une décollecte organisée» rappelle Agnès Lossi. Cette dernière a constaté d’ailleurs une certaine sérénité désormais de la part des assureurs vie face à cette baisse, rassurés de la voir en partie compensée par la collecte sur les fonds en unités de compte (UC).

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