Axa lance un programme pour soigner ses forêts

L’assureur s’entoure d’experts pour étudier l’impact du réchauffement climatique sur son portefeuille forestier en France et trouver des solutions de restauration.
Laurence Pochard
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C’est l’un des actifs qui peut partir en fumée le plus rapidement. Axa, propriétaire de 85.000 hectares de forêts dans le monde répartis entre40.000 hectares en Finlande, 4.000 hectares en Irlande, 25.000 en Australie et15.000 hectares en France, lance une initiative chiffrée à près de 700.000 euros sur trois ans pour aider à restaurer les écosystèmes forestiers endommagés tout en tentant de les rendre plus résilients face au changement climatique. L’assureur annonce un programme «Forests for good» portant sur 600 hectares de forêt (6 kilomètres carrés) détenus par Axa en France et gérés par sa filiale Axa IM. Il s’entoure pour cela d’un consortium d’acteurs dirigé par Reforest’Action, et composé de France Nature Environnement (FNE), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Jura Nature Environnement, AgroParisTech et la Société alpine de protection de la nature (SAPN). Ils doivent combiner leurs expertises environnementale, sociale, technique et éducative. Projet pilote Axa et ses partenaires vont donc étudier l’impact du réchauffement climatique et de l’artificialisation des sols sur la perte de biodiversité grâce aux mesures des experts qui se rendront sur les parcelles chaque trimestre. Une fois les analyses réalisées, des options de restauration seront testées et le consortium fera des recommandations d’essences favorisant le développement de la biodiversité, la capture du carbone et la production de biomatériaux. Le but est aussi de «renforcer le leadership d’Axa sur les thématiques du climat et de la biodiversité», selon un communiqué. L’idée consiste à décliner les avancées au niveau européen et à les partager avec le secteur forestier, privé et public. Les experts du groupe partageront aussi les connaissances acquises lors d’actions de sensibilisation du public. La mesure s’inscrit dans la lignée de l’engagement de l’assureur,membre fondateur de la « Taskforce on Nature-related Financial Disclosures », qui travaille à l’élaboration d’un cadre de reporting permettant aux institutions financières d’identifier et d’analyser les activités économiques ayant un impact matériel direct et indirect sur la biodiversité. L’investisseur avait précédemment annoncé en octobre 2021 porter ses investissements dans les forêts à 1,5 milliard d’euros d’ici à 2025, avec un milliard d’euros destiné à des acquisitions de forêts de pays développés et 500 millions d’euros pour des projets de reforestation dans les pays émergents, en utilisant surtout des fonds à impact. La première enveloppe n’a pas encore été utilisée mais des dossiers sont en cours d’examen, et pour la seconde, l’assureur devrait procéder prochainement à des annonces, selon un porte-parole. Stratégie globale «C’est une nouvelle étape importante dans notre engagement visant à protéger les écosystèmes forestiers, dans la continuité de nos actions prises dans ce domaine en 2013, contre les exploitations non-durables d’huile de palme, puis en 2021, pour la gestion durable des forêts, retrace Ulrike Decoene, directrice de la communication, de la marque et du développement durable du groupe. Ce programme s’inscrit également dans notre stratégie globale de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de la biodiversité.» L’investissement forestier peut apporter des avantages tels qu’un rendement régulier -bien que variable selon la nature de la forêt-, de la diversification, une relative décorrélation des marchés financiers, une capacité de capture de carbone et de conservation de la biodiversité. Toutefois, comme tout le vivant, les forêts sont fragiles, ainsi que le montrent les incendies qui frappent de plus en plus régulièrement et durement les massifs forestiers français et étrangers. L’exposition forestière d’Axa dans les Landes et la Gironde est toutefois limitée: elle est inférieure à 2% de son patrimoine global forestier, d’après l’assureur. Elles n’auraient pas été touchées par les incendies de cet été.

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