
Ardian accélère dans les infrastructures

La cinquième levée de fonds d’Ardian dédiée aux infrastructures est officiellement terminée. L’ex-Axa Private Equity, qui s’est lancé dans les infrastructures en 2005, a finalement collecté 6,1 milliards d’euros, soit plus du double de son prédécesseur bouclé début 2016. Le nouveau véhicule, dont 30% des investisseurs sont de nouveaux clients, ciblera comme les générations précédentes les infrastructures de transport et d’énergie en Europe, avec l’objectif de les «digitaliser».
Pour convaincre, le véhicule peut s’appuyer sur de solides performances financières, avec des rendements nets courants sur longue période de l’ordre de 7% à 8% selon Ardian. «Nous parvenons à dégager des rendements élevés car nous avons une vision industrielle des infrastructures, avec l’objectif de les développer», explique Mathias Burghardt, membre du comité exécutif et responsable d’Ardian Infrastructure. Traditionnellement, la classe d’actifs était travaillée comme une source de rentes mais ce n’est plus le cas aujourd’hui car les nouvelles technologies ont ‘disrupté' ces monopoles.»
Alors que la phase d’investissement du fonds 4 de 2,7 milliards d’euros est quasiment finalisée depuis le ticket de 40% pris dans le véhicule financier du groupe autoroutier italien Gavio, Ardian veut se donner le temps d’investir, d’autant que le fonds 5 a été levé en seulement six mois. «Le cycle économique est moins favorable, donc nous aborderons les investissements avec prudence. Couplé à la hausse des taux, le retournement de cycle pourrait conduire de grands groupes à réaliser des cessions d’actifs représentant des opportunités», analyse Mathias Burghardt.
Dans un contexte de taux bas, les infrastructures sont actuellement particulièrement demandées par les investisseurs institutionnels, en quête de rendement récurrents. Selon les dernières statistiques publiées par France Invest (ex-Afic) et l’Association française de la gestion financière (AFG), les véhicules hexagonaux d’infrastructures ont ainsi plus que doublé les montants levés en 2018, à 14,6 milliards d’euros. Au niveau mondial, les levées de fonds d’infrastructures ont atteint l’an dernier 757 milliards de dollars après un record de 925 milliards en 2017, selon le fournisseur de données Preqin.
La levée de fonds d’Ardian, la plus importante pour un fonds d’infrastructures dédié exclusivement au marché européen, intervient quelques mois après celle d’EQT. Le fonds suédois avait collecté un record de 9 milliards d’euros pour investir en Europe et en Amérique du Nord.
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
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