
Les ETF sur le changement climatique restent prisés par les investisseurs

Les investisseurs européens étaient très orientés changement climatique dans leurs sélections d’ETF durant la semaine du 31 juillet au 4 août. La thématique «Net zéro 2050», telle que référencée dans les classements Trackinsight, a ainsi collecté quelque 276 millions d’euros malgré une performance hebdomadaire négative de -1,8%. Deuxième plus forte collecte de la semaine, la thématique «Climate Change» qui regroupe une quinzaine d’ETF conte 165 pour la thématique «Net zero 2050», collecte 60 millions d’euros sur la semaine et celle sur les infrastructures globales collecte 28 millions. Depuis le début de l’année, ces deux premières thématiques sont les plus populaires en Europe. Les ETF «Net zero 2050» ont attiré plus de 7 milliards de souscriptions et celle sur le «Climate Change» plus de 1 milliard.
La thématique sur la digitalisation de la Chine, qui avait performé la semaine précédente mais sans collecter, récolte quelques souscriptions retardataires (de 8,3 millions d’euros pour trois ETF existants).
L’attention des marchés était globalement portée sur les Etats-Unis la semaine dernière avec l’annonce mardi 1er août d’une dégradation de la note de la dette américaine par l’agence Fitch Ratings. Celle-ci perdait ainsi son triple A, l’agence s’inquiétant de «normes de gouvernance (qui) se sont détériorées de manière constante au cours des 20 dernières années, notamment en matière de fiscalité et de dette, et ce, malgré l’accord bipartisan trouvé au mois de juin». Le Trésor américain a en outre annoncé dans la foulée une augmentation inédite de la taille de ses ventes trimestrielles d’obligations pour la première fois depuis deux ans et demi, afin de financer la forte augmentation du déficit budgétaire.
La hausse conséquente du taux à 10 ans des Etats-Unis a provoqué un afflux massif des investisseurs vers les ETF fixed income américains. Ils ont collecté pas moins 623 millions d’euros en Europe. Derrière eux, la thématique de la dette anglaise a attiré moitié moins de souscriptions, à 312 millions d’euros, et celle sur l’Europe encore moins avec 161 millions de souscriptions.
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Cela n’aura pas suffi cependant à dépasser la collecte des ETF sur les actions comme cela avait été le cas fin juillet. La classe d’actifs a en effet attiré quelque 1,6 milliard de souscriptions en Europe contre 771 millions pour le fixed income. A noter que les ETF/ETP sur les matières premières sont toujours en décollecte (-134 millions hebdomadaires) ainsi que celle sur les crypto (-33 millions) alors que les cours de plusieurs crypto actifs sont remontés la semaine dernière.
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Climat : l'augmentation des canicules est liée aux émissions des producteurs d'énergies fossiles, selon des scientifiques
Paris - Le changement climatique a rendu les vagues de chaleur de ces deux dernières décennies plus probables et plus intenses, et les producteurs d'énergies fossiles et de ciment ont «significativement» contribué à cette tendance, conclut une étude publiée mercredi dans Nature. Ses auteurs, une équipe internationale, ont innové en se penchant sur une série de 213 canicules dans le monde durant la période 2000-2023. Ils ont aussi voulu s’intéresser plus particulièrement au rôle des grandes entreprises de production d'énergies fossiles et de ciment, émettrices de gaz à effet de serre. Les études d’attribution consistent généralement à mesurer le degré d’influence du changement climatique sur un événement météorologique extrême particulier. La singularité de cette étude est de passer en revue plusieurs épisodes. «Plus intenses et probables» «Cet article montre que le changement climatique a rendu plus de 200 vagues de chaleur plus intenses et plus probables, et que cette influence augmente», explique à l’AFP Yann Quilcaille, de l’ETH Zurich, auteur principal de l'étude. «Ensuite, nous montrons que les émissions associées aux plus gros producteurs d’énergies fossiles et de ciment contribuent significativement aux vagues de chaleur», souligne-t-il. Le changement climatique d’origine humaine a non seulement rendu les canicules plus probables mais, pour un quart d’entre elles (55 sur 213), cette probabilité a été augmentée d’au moins 10.000 fois. Autrement dit, elles auraient été quasiment impossibles sans le réchauffement du climat. L’influence de ce changement du climat se renforce fortement avec le temps: il a rendu les canicules 20 fois plus probables entre 2000 et 2009, et 200 fois plus probables entre 2010 et 2019. Les scientifiques ont ensuite voulu comprendre le rôle des 180 plus grosses entreprises productrices d'énergies fossiles et de ciment dans cette tendance. Pour leurs calculs, ils ont pris en compte toute la chaîne de valeur des entreprises et l’utilisation par les clients des produits qu’elles commercialisent. Ils ont par exemple attribué à chaque groupe pétrolier les émissions associées à l’essence qu’il a vendue, lorsqu’elle a ensuite été utilisée dans les voitures. Litiges en plein essor Résultat: les émissions liées à ces grandes entreprises ont contribué pour moitié à l’augmentation de l’intensité des canicules par rapport à l'ère pré-industrielle et ont aussi augmenté leur probabilité. Le rôle des 14 plus grosses «majors» (dont Saudi Aramco, Gazprom, Chevron ou BP) apparaît comme très important, pesant autant que les 166 autres entreprises étudiées, dont le rôle n’est pas négligeable pour autant. «Chaque producteur peut être suffisant à lui seul pour rendre possible des vagues de chaleur qui auraient été quasiment impossibles sans changement climatique», souligne Yann Quilcaille. Pascal Yiou, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), qui n’a pas participé à l'étude, y voit «un résumé de l'état de l’art actuel sur l’attribution des vagues de chaleur», relativisant auprès de l’AFP sa dimension innovante. Karsten Haustein, de l’université de Leipzig, juge pour sa part, dans un commentaire publié par Nature, qu’il s’agit d’un «bond en avant» qui peut être utile pour la justice et la diplomatie climatiques. Les auteurs concluent que l'étude pourrait «renforcer» le rôle de la science de l’attribution devant les tribunaux, alors que le nombre de litiges augmente. Dans un dossier emblématique, un paysan péruvien avait par exemple poursuivi l'énergéticien allemand RWE, l’accusant d'être indirectement responsable de la fonte d’un glacier proche de sa maison. La justice allemande a reconnu fin mai le principe d’une responsabilité mondiale des énergéticiens dans les dommages liés au changement climatique. Ces poursuites «visant des entreprises sont en plein essor, avec des procès contre RWE, Exxon, Shell, Chevron, Holcim, etc. Ces procès se basent souvent sur des résultats scientifiques dépassés, sans les derniers progrès, mais c’est en train de changer», juge Yann Quilcaille. «Le but de notre (étude) est scientifique» mais «nous sommes conscients de son potentiel» pour éclairer ces dossiers, indique le chercheur. © Agence France-Presse -
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