
« Pour les fonds anglo-saxons, la personnalité est clé : l’autonomie, la capacité à prendre des initiatives, la créativité… »
Le venture français est glamour. La créativité des Français et la façon dont ils s’approprient le monde de la technologie sont très recherchées. De plus, des Français ont réussi aux Etats-Unis ; ils ont essaimé et contribué à changer le regard des Anglo-Saxons sur la relation au travail des Latins que nous sommes. Outre la qualité de nos écoles et la créativité évoquée, les banques et les fonds d’investissement recherchent, lorsqu’ils recrutent des Français, un tempérament riche en énergie et habitué à un environnement international qui offre une bonne connaissance du tissu économique de l’Hexagone et de ses codes.
Le capital-risque cherche donc, en recrutant, à obtenir le sésame de la French Tech ?
Les fonds et sociétés de capital-risque achètent incontestablement la connaissance du marché local et le savoir-faire en tant qu’investisseur. Tout profil qui a été entrepreneur sera très intéressant à leurs yeux. Ce que les fonds étrangers recherchent souvent, notamment par notre biais, sont les financiers très bien introduits qui connaissent les arcanes de l’administration. Ils cherchent un guide à Bercy ou dans tout ministère, et apprécient tout particulièrement les diplômés de grandes écoles d’ingénieurs ou de l’ENA, qui ont été très exposés. Ces employeurs sont alors prêts à acheter, et donc à rémunérer, un carnet d’adresses ou une connexion au régulateur par exemple. La personnalité est clé : l’autonomie, la capacité à prendre des initiatives, la créativité, un goût prononcé pour le business et une culture du résultat sont des prérequis… tout en sachant rendre compte et respecter scrupuleusement les procédures.
Cela rend-il les recrutements difficiles ?
Tout à fait. Il faut trouver l’équilibre entre quelqu’un de très introduit à Paris, mais qui sache se réaliser dans le respect d’un cadre très défini, riche en process et reportings. Il faut donc cette capacité à prendre des risques, à s’imposer, à se faire reconnaître dans l’univers de l’investissement domestique, tout en effectuant un reporting permanent à la maison mère ou aux associés.
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Dernier baroud d'honneur pour François Bayrou, avant sa chute annoncée
Paris - Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Un scénario qu’il a lui même provoqué et qui ouvre une nouvelle période d’incertitudes, au moins jusqu'à la nomination de son successeur. Tous les regards se tournent déjà vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre. Le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, il y a plus d’un an. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il recevra lundi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, d’après son entourage. Ses proches n’excluent pas une prise de parole dans les prochains jours, peut-être dès mardi, évoquant un chef de l’Etat qui, cette fois, veut aller vite. En attendant, après moins de neuf mois à Matignon, lundi à 15H00, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement. Les chefs de files des groupes parlementaires lui répondront, avant le vote attendu dans la soirée. La sentence est déjà connue: face aux vetos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le centriste sait que la fin de son bail est imminente. Dans cet esprit, il a convié ses ministres à «un moment convivial» à Matignon dans la soirée, d’après son entourage. Il travaille «depuis plusieurs jours» sur son discours, ajoute-t-on. Comme durant ses multiples interviews, il devrait marteler la lourde «menace» que le «surendettement» fait peser sur le pays et qui justifie, à ses yeux, un effort budgétaire de 44 milliards d’euros pour 2026. Son pari très risqué -- un «suicide politique», selon l’ex-président Nicolas Sarkozy -- s’est presque immédiatement révélé perdu. Le maire de Pau a refusé de faire des concessions, provoquant sa chute avant même l’examen du budget, exercice sur lequel son prédécesseur Michel Barnier (LR) s'était déjà cassé les dents. Son bail à Matignon a été marqué par l’affaire Bétharram, un conclave raté sur les retraites, et peu de projets de loi marquants. Lui assure n’avoir «aucun regret». «Pas traîner» Les tractations pour le remplacer sont déjà bien entamées, beaucoup réclamant que le président ne laisse pas s'éterniser un gouvernement gérant les affaires courantes, face à l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations «Bloquons tout» le 10 septembre, syndicale le 18, ou encore la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française. Dans la course au successeur, le PS s’est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant «prêt» pour Matignon. Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de «travailler» avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l’idée d’un gouvernement «commun» avec des macronistes. Et le patron des Républicains Bruno Retailleau, qui plaide pour l'élaboration d’un «accord de gouvernement» avec le prochain locataire de Matignon, a prévenu: «hors de question» d’accepter un Premier ministre socialiste. Plus probable donc: la négociation d’un accord de non-censure par une personnalité de droite ou du centre. «Il faut de la stabilité. Et le plus stable, c’est le socle commun qui dialogue avec les socialistes», estime un proche du président. Selon lui, il est possible qu’Emmanuel Macron nomme d’abord un Premier ministre qui négocierait sur un contrat de gouvernement avant de procéder aux nominations de ses ministres. Plusieurs noms circulent pour Matignon : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Eric Lombard (Economie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian... «Tambouille» Le Rassemblement national pousse lui pour une dissolution et de nouvelles législatives anticipées, qu’il dit cette fois pouvoir gagner. Marine Le Pen -- qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui valant une inéligibilité -- s’est dite prête à «sacrifier» son mandat de députée pour porter son parti à Matignon. La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens. Le PS, en voulant gouverner sous Macron, ne fait que prendre part à une «grande tambouille», a fustigé son leader Jean-Luc Mélenchon. Lucie AUBOURG © Agence France-Presse -
Sanctions contre la Russie: Trump prêt à sévir après l’attaque inédite sur l’Ukraine
Washington - Le président américain Donald Trump s’est déclaré prêt dimanche à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après une attaque aérienne d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement. Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s’il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: «Oui, je le suis». «Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble», a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l’interrogeaient sur l’attaque survenue dimanche matin, ajoutant: «Je ne suis pas ravi de ce qui se passe là-bas». Dans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a tiré 810 drones et 13 missiles sur l’Ukraine, selon l’armée de l’air ukrainienne. Il s’agit de l’attaque aérienne la plus importante depuis le début de la guerre en février 2022. Plusieurs autres régions du pays ont été touchées. Au total, cinq personnes ont été tuées, dont deux à Kiev. Au moins deux autres personnes ont trouvé la mort dans des attaques locales séparées, selon les autorités. L’attaque contre Kiev a endommagé pour la première fois le bâtiment où siège le gouvernement ukrainien, au coeur de la capitale. L’armée russe, comme elle le fait généralement, a assuré n’avoir visé que «des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport». Elle a affirmé avoir frappé des sites de production de drones et des aérodromes militaires dans l’est, le sud et le centre de l’Ukraine, ainsi que deux entreprises industrielles à la périphérie de Kiev. «Crime délibéré» L’Ukraine compte «sur une réponse forte de la part des Etats-Unis», a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «De tels meurtres aujourd’hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre», avait-il auparavant déclaré. La Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, a dit que «le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions.» «Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes», a-t-elle plaidé, réclamant également des «armes». Dimanche, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré que les Etats-Unis étaient «prêts à faire monter la pression» sur la Russie, appelant les Européens à faire de même. Donald Trump a notamment menacé de s’en prendre aux pays qui achètent des hydrocarbures à la Russie afin de saper le financement de son effort de guerre, et a déjà frappé l’Inde de surtaxes douanières importantes pour ce motif. Le président américain est «très mécontent» des achats de pétrole russe par des pays de l’UE, a par ailleurs affirmé Volodymyr Zelensky jeudi. «Si les Etats-Unis et l’UE peuvent se mettre d’accord sur davantage de sanctions, sur des droits de douane sur les pays qui achètent le pétrole russe, l'économie russe va s’effondrer. Et cela va mener le président Poutine à la table des négociations», a insisté Scott Bessent dimanche. © Agence France-Presse -
Gaza : l’armée israélienne intensifie les évacuations et prépare de nouveaux bombardements
Jérusalem - L’armée israélienne a appelé dimanche la population à évacuer les environs d’une tour située dans le sud-ouest de la ville de Gaza, en prévision d’un bombardement à venir sur cet immeuble, au lendemain d’une annonce similaire. «Alerte urgente aux habitants de la ville de Gaza [...] et en particulier à ceux qui se trouvent dans l’immeuble Al-Rouya [...] ou dans les tentes avoisinantes», annonce un message diffusé sur les réseaux sociaux par le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée, accompagné d’une vue aérienne montrant l’immeuble marqué en rouge dans son environnement. «Les forces [israéliennes] attaqueront le bâtiment prochainement en raison de la présence d’infrastructures terroristes [du mouvement islamiste palestinien] Hamas à l’intérieur ou à proximité», ajoute le colonel Adraee. Le même message avait été diffusé samedi mais la tour n’a pas été frappée depuis cette annonce. Vendredi et samedi, les forces israéliennes, après un appel à les évacuer, ont détruit deux autres tours d’habitations à Gaza-ville, accusant le Hamas, qui dénonce des «mensonges», d’utiliser ces bâtiments pour opérer. Samedi, l’armée a appelé la population de Gaza-ville (nord) à évacuer vers la zone déclarée «humanitaire» d’al-Mawassi (sud), qui comprend selon elle des «infrastructures humanitaires», et est approvisionnée en nourriture et médicaments. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche une extension des opérations militaires dans et autour de Gaza, dont l’objectif déclaré est de prendre le contrôle de la ville. Il a affirmé qu’environ 100.000 personnes avaient déjà quitté Gaza-ville, la plus grande du territoire palestinien. Selon des estimations récentes de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de la ville. Ni l’armée ni le gouvernement Netanyahu n’ont officiellement annoncé jusque là le début d’une offensive de grande envergure contre Gaza-ville, approuvée en août. Mais l’armée a intensifié ces dernières semaines ses bombardements ainsi que ses opérations au sol dans et autour de la ville. L’armée affirme contrôler 40% de cette agglomération, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza ravagée par 23 mois de guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël. © Agence France-Presse