
Les idées fusent pour la qualité de vie au travail

La qualité de vie au travail (QVT), ce n’est pas uniquement du mobilier du bureau coloré et des salles de sport !, s’exclame le directeur des ressources humaines (DRH) d’une institution financière. La QVT porte aussi sur l’environnement de travail, les modes de management, la qualité des interactions humaines… Il faut innover ! » Justement. A l’heure où l’innovation est devenue une nécessité pour les acteurs du monde financier, les DRH profitent de ce contexte pour enrichir leurs démarches de QVT avec de nouvelles idées. Et ce notamment pour satisfaire une population de salariés un peu particulière, les fameux « millennials » (nés entre 1980 et 2000). « Parmi nos 1.800 collaborateurs en France, une majorité est âgée de 25 à 35 ans, rappelle Frédéric Zeitoun, associé people & culture chez Grant Thornton. Ces jeunes de la génération Y ont des attentes spécifiques vis-à-vis du monde de l’entreprise et notre démarche de QVT s’inscrit dans ce cadre. »
Ateliers de « lean management »
Pour mieux comprendre ses « Gen Y », le groupe d’audit a choisi de leur donner la parole dans des ateliers de « lean management » (méthode venant de l’industrie et centrée sur la rationalisation). « Nos jeunes consultants ne sont pas là seulement pour exécuter des tâches. Nous voulons aussi qu’ils participent au projet de l’entreprise, explique Frédéric Zeitoun. Nous avons donc créé, depuis 12 mois et dans certains de nos métiers, ces ateliers de ‘lean management’ où des managers expérimentés (hors associés) et de jeunes consultants échangent afin de faire évoluer les pratiques de travail, l’organisation des missions, les méthodologies, etc. » Les ateliers, qui sont composés de 5 à 15 participants, ont à ce jour réuni une centaine de personnes. « Ils s’expriment avec un système de post-it, de façon anonyme, pour permettre une prise de parole sur une grande variété de sujets. Nous effectuons un suivi des échanges pour initier ensuite des actions concrètes », souligne l’associé de Grant Thornton. Elodie Lonqueu, senior manager conseil financier, a assisté au printemps à un atelier. « Le recul des consultants qui ont seulement un an d’ancienneté chez Grant Thornton est étonnant, témoigne la jeune femme de 35 ans. Les juniors ne sont pas souvent sollicités sur l’organisation au sein de leur entreprise, or ils peuvent avoir de très bonnes idées ! »
Dans le même esprit mais avec une approche différente, EY s’est de son côté doté d’une instance spécialement dédiée à ses jeunes managers. « Je suis membre du Talent Transformation Committee (TTC) créé il y a deux ans, raconte Tatiana Barsuk, 31 ans, manager chez EY. Ce comité est un peu notre ‘comex des jeunes’. Il rassemble 30 jeunes consultants seniors et managers de 3 à 7 ans d’expérience, dans tous nos métiers, et les ‘talent leaders’, les associés en charge des talents. Le TTC se réunit tous les mois et vise à faire évoluer les pratiques managériales, à voir comment l’entreprise peut s’adapter aux besoins des ‘millennials’. » Grâce à ce comité, le géant de l’audit a pu mettre en œuvre une initiative originale. « Grâce au TTC, nous avons vu que les jeunes acceptent le système de ‘feedback’ venant de leurs managers mais ils souhaitent que cela aille aussi dans l’autre sens », indique Audrey Deconclois, DRH d’EY. Pour répondre à cette demande, le groupe a lancé, il y a un an, l’« upward feedback », un questionnaire digital (de 4 questions) adressé aux salariés pour évaluer la qualité de leur management. « Il est anonyme, trimestriel et n’est pas obligatoire, précise la DRH. Nous avons déjà mené trois campagnes. Le manager a accès aux réponses ainsi que le responsable de son métier, et la RH pour des raisons d’administration. Un exemple de question : ‘Votre manager contribue-t-il à votre développement professionnel ?’ Le salarié dispose d’une échelle de réponses allant de 0 à 10. »
Chez un autre géant de l’audit, Deloitte, Bertrand Lancien, manager finance transformation, utilise depuis le 1er juin un nouveau modèle d’évaluation de ses équipes. « Nous avons abandonné notre revue classique de la performance annuelle et avons adopté ‘Performance experience’ (lancé au nouveau mondial), déclare le jeune homme de 31 ans. Le principe est basé sur des échanges informels et réguliers tous les 15 jours avec les collaborateurs. La formalisation est trimestrielle et se fait via un outil simple. Cette nouvelle philosophie d’évaluation est fondée sur le management de proximité, qu’elle valorise car elle responsabilise les managers en les amenant à fournir un ‘feedback’ en continu. L’approche est centrée sur le ‘management des points forts’, qui sont systématiquement utilisés dans l’accompagnement des consultants dans leurs parcours et trajectoires. » Pour ce jeune manager, « la QVT doit s’intéresser aux relations humaines et managériales dans l’entreprise. C’est d’autant plus vrai dans nos métiers car notre force de frappe, c’est justement l’humain ! ».
Bien-être
Bien sûr, la QVT cherche aussi des façons d’innover en matière de bien-être au travail. « Nous avons une salle ’PwCool’ où les personnes peuvent s’allonger pour se reposer ou faire une sieste. Prochainement, nous allons installer une salle de musique avec des instruments à disposition, ainsi qu’une salle de sport avec des professeurs et des cours », révèle Geoffroy Schmitt, associé en charge du projet de transformation de PwC, dont les bureaux situés à Neuilly-sur-Seine ont été complètement rénovés pour plus de 3.000 collaborateurs. PwC mène par ailleurs une réflexion sur une fonction encore rarissime dans les entreprises de la finance, celle de « chief happiness officer ». « Nous travaillons sur ce concept, affirme Geoffroy Schmitt. C’est en train d’être mis en place dans nos métiers et il faut que nous définissions leur feuille de route ».
Chez Deloitte, qui accueillera bientôt 3.500 salariés dans sa tour Majunga à La Défense, « des infirmières, salariées de Deloitte, sont présentes pour offrir des cours de sophrologie et de relaxation à nos collaborateurs », confie Aline Roy, DRH risk advisory du groupe d’audit. Les employés d’EY ont, quant à eux, accès à de la « médecine 3.0 » au sein de leurs locaux. « Nous venons d’installer une ‘Consult Station’, dévoile la DRH d’EY. Ce dispositif, imaginé par la start-up H4D, est une cabine médicale qui permet aux salariés de réaliser une téléconsultation avec un médecin généraliste, par le biais d’un écran. A la fin, la personne obtient une ordonnance et tout est pris directement en charge par notre mutuelle. Evidemment, les échanges et les données restent strictement confidentiels, comme pour une consultation classique. »
Mazars ne manque pas non plus à l’appel sur le terrain de la QVT innovante. « Nous avons expérimenté un atelier de ‘détox digitale’ avec une coach qui prodigue des conseils pour apprendre à mieux gérer sa propre utilisation des outils digitaux (sur l’usage des smartphones par exemple), raconte Mathilde Le Coz, directrice de l’innovation RH. Nous allons le proposer en priorité à nos talents féminins car nous avons réalisé une enquête sur la déconnexion et l’impact du digital dans leurs manières de travailler, et ce sujet est perçu de façon plus stressante chez les femmes que chez les hommes. » Mazars teste, en outre, le service d’une start-up, Mailoop, qui permet d’améliorer l’usage des e-mails dans la vie professionnelle. Les idées peuvent aussi venir des jeunes « Mazariens ». Avec une de ses équipes d’une quinzaine de personnes, Charlotte Grisard, senior manager chez Mazars, a instauré le « Night off ». « Un jour précis de la semaine, chacun doit quitter le bureau à 18 heures au plus tard, explique la jeune femme de 31 ans qui a déjà une dizaine d’années d’ancienneté au sein de son entreprise. Cela est inscrit sur un tableau visible de tous. Ainsi, toute l’équipe travaille de façon à ce que ce collègue puisse partir ce jour-là à l’horaire prévu. Bien sûr, cela est préparé à l’avance et nous pratiquons le ‘Night off’ à tour de rôle. L’idée est d’inciter les personnes à s’organiser autrement afin de pouvoir se consacrer à des activités en dehors du bureau. Cela apporte aussi de la cohésion entre nous. » Avec cette même équipe, la senior manager a créé une charte de 10 bonnes pratiques RH. « Le ‘Night off’ en fait partie. Nous avons également mis en place des formations d’une demi-heure, sur la base du volontariat, animées à tour de rôle par un membre de l’équipe sur un sujet qu’il connaît bien. Cela permet de casser l’idée que le savoir vient ‘d’en haut’. » Les initiatives de QVT peuvent être à la portée de tous.
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Le premier déplacement de Sébastien Lecornu est consacré à la santé
Paris - Sébastien Lecornu se rend samedi en province, à Mâcon, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre, délaissant pendant quelques heures les concertations qu’il mène activement à Paris avant de former un gouvernement. Quatre jours à peine après sa nomination, le nouveau et jeune (39 ans) locataire de Matignon va à la rencontre des Français pour qui il reste encore un inconnu. Il échangera notamment avec des salariés d’un centre de santé de la préfecture de Saône-et-Loire dont le but est d’améliorer l’accès aux soins. Il s’agit pour lui de convaincre l’opinion autant que les forces politiques du bien-fondé de sa méthode: trouver des terrains d’entente, en particulier sur le budget, permettant de gouverner sans majorité. Lui-même élu local de l’Eure, où il a été maire, président de département et sénateur, ce fils d’une secrétaire médicale et d’un technicien de l’aéronautique avait assuré dès le soir de sa nomination «mesurer les attentes» de ses concitoyens et «les difficultés» qu’ils rencontraient. Sébastien Lecornu est très proche d’Emmanuel Macron, avec qui il a encore longuement déjeuné vendredi à l’Elysée. Sa nomination coïncide avec plusieurs mouvements sociaux. Le jour de sa prise de fonction, une journée de mobilisation lancée sur les réseaux sociaux pour «bloquer» le pays a réuni 200.000 manifestants, et une autre journée de manifestations à l’appel des syndicats est prévue jeudi. Une parole sobre «Il y a une grande colère» chez les salariés, a rapporté Marylise Léon, la patronne de la CFDT, premier syndicat de France, à l’issue d’une entrevue vendredi avec le nouveau Premier ministre qui lui a dit travailler sur une «contribution des plus hauts revenus» dans le budget 2026. C’est sur le budget que ses deux prédécesseurs, François Bayrou et Michel Barnier, sont tombés. Et Sébastien Lecornu cherche en priorité une forme d’entente avec les socialistes. Mais il lui faut dans le même temps réduire les déficits, alors que l’agence de notation Fitch a dégradé vendredi soir la note de la dette française. Le centre et la droite de la coalition gouvernementale se disent prêts à taxer plus fortement les ultra-riches sans pour autant aller jusqu'à l’instauration de la taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, mesure phare brandie par les socialistes et dont LR ne veut pas. Une telle mesure marquerait en tout cas une des «ruptures» au fond prônées par Sébastien Lecornu à son arrivée, puisqu’elle briserait le tabou des hausses d’impôts de la macronie. Sébastien Lecornu veut aussi des changements de méthode. Il a d’abord réuni jeudi --pour la première fois depuis longtemps-- les dirigeants des partis du «socle commun», Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains, afin qu’ils s’entendent sur quelques priorités communes. Un format «présidents de parti» qui «permet de travailler en confiance, de façon plus directe, pour échanger sur les idées politiques, sur les arbitrages», salue un participant. Une parole sobre Avant les oppositions et à quelques jours d’une deuxième journée de manifestations, il a consulté les partenaires sociaux, recevant vendredi la CFDT et Medef, avant la CGT lundi. En quête d’un compromis pour faire passer le budget, le chef de gouvernement pourrait repartir du plan de son prédécesseur François Bayrou délesté de ses mesures les plus controversées. A l’instar de la suppression de deux jours fériés. L’hypothèse d’une remise sur les rails du conclave sur les retraites semble aussi abandonnée. Les partenaires sociaux refusent de toute façon de le rouvrir. Des gestes sont attendus à l'égard des socialistes alors qu'à l’Elysée, on estime que le Rassemblement national, premier groupe à l’Assemblée nationale, se range désormais comme la France insoumise du côté du «dégagisme». Cultivant une parole sobre voire rare, Sébastien Lecornu ne s’exprimera qu'à l’issue de ces consultations «devant les Français», avant la traditionnelle déclaration de politique générale, devant le Parlement. Ministre depuis huit ans, il connaît bien les députés et le gouvernement sortant, dont il fait partie en tant que ministre démissionnaire des Armées. Anne RENAUT © Agence France-Presse -
Wall Street conclut en ordre dispersé avant la Fed la semaine prochaine
Washington - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, tournée vers la réunion de la Réserve fédérale (Fed) la semaine prochaine, qui devrait aboutir à une baisse de taux pour la première fois de l’année. Le Dow Jones a perdu 0,59%, l’indice Nasdaq a pris 0,44% et l’indice élargi S&P 500 a clôturé non loin de l'équilibre (-0,05%). «Il n’y a pas eu de donnée économique aujourd’hui et nous sommes en pleine période de silence de la Fed, donc sans commentaire susceptible d’influencer le marché», commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial. Certes, les investisseurs ont accueilli en début de séance un indice de confiance des consommateurs inférieur aux attentes. Mais «cela correspond à ce que nous avons observé dans d’autres enquêtes et dans les mesures de l’activité économique: le marché de l’emploi est très faible», estime M. Low. C’est précisément ce constat qui devrait pousser la banque centrale américaine à assouplir sa politique monétaire afin de donner un coup de fouet à l'économie. Le comité de politique monétaire (FOMC) se réunira à partir de mardi, et rendra sa décision quant à l'évolution des taux le lendemain. Les analystes sont unanimes: les taux directeurs de la Fed devraient diminuer d’un quart de point de pourcentage la semaine prochaine, la première baisse depuis décembre 2024. Wall Street a «intégré la baisse de taux», assure Christopher Low. Mais la place américaine «ne sait pas quel type d’orientation nous allons obtenir». A l’issue de la réunion mercredi, «nous aurons de nouvelles prévisions économiques de la Fed» ce qui permettra aux investisseurs «d'évaluer le nombre de baisses qu’elle envisage à l’avenir», anticipe l’analyste. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se tendait à 4,06% vers 20H25 GMT contre 4,02% la veille en clôture. A la cote, Microsoft (+1,77% à 509,90 dollars) a gagné du terrain, profitant de l’accord préliminaire avec OpenAI, à l’origine de ChatGPT. Microsoft est à la fois un actionnaire minoritaire et un partenaire commercial privilégié d’OpenAI dans lequel il a investi environ 13 milliards de dollars. Le fabricant de semi-conducteurs Micron a atteint un plus haut historique, à 157,23 dollars (+4,42%), après que les analystes de Citi ont relevé leurs anticipations sur le prix du titre de l’entreprise. Le groupe de médias Warner Bros Discovery a connu une deuxième journée d’envolée (+16,70% à 18,87 dollars) après des informations de presse publiées la veille assurant que son concurrent Paramount Skydance pourrait le racheter, et former ainsi un mastodonte du divertissement. La plateforme Gemini, spécialisée dans les cryptomonnaies, a connu une belle progression pour sa première journée à Wall Street. Fondée en 2014 par les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, rendus célèbres par le film «The Social Network» sur la naissance de Facebook, l’entreprise avait fixé le prix de son action à 28 dollars pour son introduction en Bourse. Elle a finalement clôturé à 32,00 dollars vendredi. L’exploitant de parcs d’attractions Six Flags Entertainment (+7,77% à 23,45 dollars) profitait de l’annonce d’une fréquentation en hausse pour la période estivale et d’une forte demande pour les vacances à venir, notamment autour d’Halloween et Noël. Nasdaq © Agence France-Presse