Les dividendes marquent le pas au niveau mondial. Selon un rapport réalisé par la société de gestion Henderson Global Investors (Henderson GI), les dividendes ont en effet chuté de 4% à l’échelle internationale au cours du troisième trimestre 2016, « ce qui correspond à la plus faible performance depuis le deuxième trimestre 2015 ». Selon l’indice Henderson des dividendes mondiaux (HGDI), ils ont ainsi atteint 281,7 milliards de dollars au troisième trimestre 2016, soit une baisse de 11,9 milliards de dollars par rapport au troisième trimestre 2015. Les dividendes sous-jacents (après ajustements des dividendes extraordinaires et des effets de change) ont, pour leur part, diminué de 0,3% sur la même période.Dans son rapport, Henderson GI attribue cette baisse des dividendes à trois facteurs principaux. Premièrement, la société de gestion note que les dividendes extraordinaires ont diminué, en particulier aux Etats-Unis, ce qui a affecté le taux de croissance des dividendes totaux. En outre, le troisième trimestre est traditionnellement marqué par un pic saisonnier de certaines régions dont, hélas, les dividendes progressent faiblement à l’heure actuelle, tels que les pays émergents, l’Australie et le Royaume-Uni. Enfin, la croissance régulière des dividendes s’est fortement ralentie aux Etats-Unis, principalement contributeur aux dividendes à l’échelle mondiale. « Les Etats-Unis payent les deux cinquièmes des dividendes dans le monde et leur évolution a donc une incidence significative sur le total », précise Henderson GI. De fait, aux Etats-Unis, les dividendes ont chuté de 7% au troisième trimestre pour atteindre 100,4 milliards de dollars. Cette forte baisse est principalement liée à la non-répétition des importants dividendes extraordinaires versés aux cours du troisième trimestre 2015, souligne la société de gestion. Toutefois, même en prenant en compte cet élément, les dividendes sous-jacents n’ont progressé que de 3%, soit « la plus faible hausse trimestrielle depuis la crise financière », selon Henderson GI. Ce ralentissement marqué de la croissance des dividendes reflète la progression modérée des bénéfices aux Etats-Unis, en raison notamment de la solidité du dollar. L’étude met également en exergue la hausse du niveau d’endettement des sociétés américaines, « ce qui les a conduites à essayer de préserver les flux de trésorerie ».A l’inverse, en Europe hors Royaume-Uni, la situation est clairement au beau fixe. Les dividendes totaux ont en effet atteint 19 milliards de dollars au troisième trimestre, soit une progression de 15,9% par rapport au troisième trimestre 2015, « grâce aux changements effectués au sein de l’indice et au décalage des dates de paiement en Espagne. Les dividendes sous-jacents ont, quant à eux, augmenté de 1,1 %, « ce qui est plus faible qu’au cours du deuxième trimestre, les dividendes sous-jacents continuant d’être faibles en Espagne », selon le HGDI.Pour sa part, le Royaume-Uni n’est pas à la fête. Les investisseurs internationaux sur les actions britanniques ont en effet vu leurs dividendes diminuer de 13,9% sur un an pour atteindre 26,3 milliards de dollars. « Cette forte baisse reflète principalement la dévalorisation de la livre sterling suite au vote de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne », explique Henderson GI. Les dividendes sous-jacents britanniques ont, pour leur part, chuté de 2,9% « suite aux importantes réductions des principales sociétés du secteur minier cotées au Royaume-Uni, telles que Glencore ou Rolls-Royce.En Asie-Pacifique (hors Japon), les dividendes totaux ont atteint 48,6 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 2,8 % sur un an mais les dividendes sous-jacents n’ont progressé que de 0,5% ! L’Australie, qui paie la majeure partie des dividendes de la région, a pourtant réalisé la plus mauvaise performance de la région depuis le lancement de l’indice en 2009. De fait, les dividendes totaux on atteint 18,2 milliards de dollars, en baisse de 6,9% sur un an, « malgré la solidité de la devise », note la société de gestion. Quant aux dividendes sous-jacents, ils ont diminué de 10,2%. Enfin, les dividendes marchés émergents ont atteint 42,9 milliards de dollars au troisième trimestre, soit une baisse de 7,1% des dividendes totaux et de 7,7% des dividendes sous-jacents. Plus important contributeur de la zone, la Chine devrait voir les dividendes diminuer pour la deuxième année consécutive. Et pour cause. « Les sociétés chinoises réduisent leurs dividendes, en particulier dans le secteur bancaire qui cherche à protéger ses bilans vulnérables face à la hausse des créances douteuses », note Henderson GI. Au troisième trimestre, les dividendes totaux des sociétés chinoises ont ainsi diminué de 4,5% pour atteindre 24,6 milliards de dollars, soit une baisse de 10,8% des dividendes sous-jacents.Dans un tel contexte général, Henderson a revu à la baisse ses prévisions de croissance des dividendes pour 2016. Selon le gestionnaire d’actifs, les dividendes totaux devraient désormais augmenter de 0,9% par rapport à l’année 2015, ce qui correspond à une hausse de 1% des dividendes sous-jacents. Les dividendes à l’échelle internationale devraient donc atteindre 1.160 milliards de dollars à l’issue de l’exercice 2016.