
Veolia refuse la « solution amicale » de Suez

Suez tente de trouver une solution au blocage créé par l’entrée de Veolia à son capital. Le groupe de services à l’environnement a annoncé ce dimanche soutenir un projet alternatif à l’OPA hostile de Veolia. « Le conseil d’administration de Suez a reçu ce-jour une lettre d’intention d’Ardian et de GIP (Global Infrastructure Partners), visant à permettre une solution amicale et rapide à la situation créée par l’intention d’offre de Veolia », indique Suez dans un communiqué.
« La lettre d’intention ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d’exécution possibles, d’effet équivalent, y compris une offre d’achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché. Cette proposition est sujette notamment à la finalisation des « due diligence » confirmatoires », poursuit le communiqué.
Une proposition rapidement rejetée par Veolia. « Veolia ne cédera pas ses 29,9% » et rappelle que « que les 29,9% qu’il possède au capital de Suez ne sont pas et ne seront pas à vendre : ils constituent la première étape de la construction inéluctable et sous contrôle français du champion mondial de la transformation écologique ; ils ne sont pas un élément de stratégie financière. » Antoine Frérot, le PDG de Veolia, se dit « ouvert à la discussion avec le conseil d’administration de Suez » mais « dans le cadre du projet envoyé la semaine dernière ».
« Main tendue à Veolia »
Compte tenu de la position incontournable de Veolia à son capital, détenteur de 29,9%, Suez se disait « prêt à ouvrir un dialogue avec Veolia afin de construire une solution dans l’intérêt de toutes les parties concernées qui renforcera les deux leaders mondiaux français des services à l’environnement ».
« Le conseil d’administration soutient à l’unanimité la solution envisagée avec la participation d’investisseurs responsables, de long terme et de premier plan. Il a mandaté le directeur général du groupe pour poursuivre les travaux sur cette solution et pour organiser des discussions avec Veolia afin de parvenir à une solution conforme à l’intérêt social », avait indiqué Philippe Varin, le président de Suez.
« Il y avait une forme d’enlisement, de blocage. Nous essayons avec cette proposition d’en sortir par le haut », avait expliqué Bertrand Camus. « C’est une main tendue à Veolia », avait-t-il ajouté, précisant avoir informé Antoine Frérot, le PDG de Veolia. En cas d’offre par Ardian et GIP, la majorité du capital aurait été détenue par des actionnaires français, en tenant compte de l’actionnariat salarié, a expliqué Bertrand Camus, le directeur général de Suez, lors d’une conférence téléphonique. « Le tour de table des investisseurs pourrait être élargi dans un second temps », a ajouté le dirigeant.
Après avoir révélé ses intentions fin août 2020, Veolia a acheté, début octobre, 29,9% du capital de Suez auprès d’Engie, au prix de 18 euros par action. Le groupe dirigé par Antoine Frérot a prévu de lancer une OPA sur le solde du capital.
De son côté, Suez se démène pour tenter d'échapper aux griffes de son concurrent. Il a notamment compliqué l’offensive de Veolia en créant une fondation néerlandaise dans laquelle il a logé le droit de propriété de sa division Suez Eau France, actif que Veolia prévoit de revendre à Meridiam.
Plusieurs recours ont été engagés devant les tribunaux par les deux camps.
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