
Les groupes européens améliorent légèrement leur BFR

Le besoin en fonds de roulement (BFR) des grandes entreprises européennes s’est légèrement amélioré en 2015 en dépit d’un repli de leur marge d’exploitation, montre la dix-huitième édition de l’étude du cabinet REL (groupe Hackett), publiée en exclusivité par L’Agefi. Réalisée à partir des 960 premiers groupes non financiers cotés en Bourse dans 18 pays européens, l’étude utilise désormais le «cycle de conversion du cash» (CCC) pour mesurer plus finement l’évolution du BFR. Exprimé en nombre de jours, le CCC indique pendant combien de temps l’argent reste immobilisé dans les processus d’achat, de production et de vente.
Cet indicateur est passé à 38,2 jours l’an passé, contre 38,9 jours en 2014 en données pro forma, soit une diminution de 1,7%. La baisse des créances clients, calculée sur le chiffre d’affaires, ainsi que la hausse des délais de paiement fournisseurs ont compensé l’impact défavorable d’une rotation un peu moins rapide des stocks, ces deux dernières composantes étant calculées par rapport au coût des biens vendus. La marge d’exploitation du panel a de son côté reculé de 240 points de base à 8,4% sur la période, alors que le chiffre d’affaires global progressait de 2%.
Les télécoms mobiles, les semi-conducteurs et la distribution en ligne ont subi une dégradation significative de leur BFR. Une nette amélioration est au contraire visible dans les produits électriques, les mines et métaux, les services informatiques ou les biens de consommation durables. Mais la majeure partie des entreprises éprouve des difficultés à soutenir ses efforts dans la durée. «Seulement 38 sociétés, soit 4% du panel, ont réussi à améliorer la gestion de leur BFR chaque année depuis 2011», relève l’étude.
Les 122 entreprises françaises étudiées affichent en moyenne pour 2015 une performance supérieure à celle de l’échantillon européen. Parmi les dix plus grands groupes français en termes de chiffre d’affaires (voir tableau), EDF est le seul à enregistrer une légère détérioration de son BFR sous l’effet d’une forte baisse des délais de paiement fournisseurs.
A l’échelle européenne, REL a identifié «un potentiel de gain de 981 milliards d’euros découlant d’un alignement des entreprises de l’échantillon sur les meilleures pratiques de chaque secteur, soit 13,1% de leur chiffre d’affaires cumulé ou 6,7% du PIB européen en 2015».
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