
La rentrée s’annonce animée sur le marché obligataire corporate

Summer bank holiday oblige, hier au Royaume-Uni, la rentrée n’a pas encore sonné pour le marché obligataire européen. Les volumes d’échanges sont restés faibles sur le secondaire et aucun émetteur ne s’est aventuré à lancer une émission. Elia, le gestionnaire du réseau électrique belge, cherche bien à émettre pour 700 millions d’euros de dette hybride et 300 millions de dette senior, mais le groupe, qui a organisé une conférence investisseurs la semaine dernière, avait déjà envisagé ce placement au début de l’été.
Ce calme précède des jours bien plus chargés. Un tiers des intervenants de marché interrogés par Bloomberg le 24 août s’attendent à un volume d’émissions compris entre 10 et 15 milliards d’euros cette semaine, tous types d’émetteurs confondus. 20% voient des volumes entre 20 et 25 milliards d’euros. Pour les seuls émetteurs corporate, le montant cumulé des émissions devrait s’établir entre 7 et 11 milliards d’euros.
Outre Elia, d’autres émetteurs sont déjà dans la file d’attente. Le danois NKT a confié le soin à Nordea, Danske Bank et Nykredit le soin de lever 150 millions d’euros de dette hybride. Des émissions programmées avant l’été pourraient aussi être relancées, les corporate souhaitant profiter de l’appétit des investisseurs à leur retour de vacances et du retour au calme sur les marchés après les tensions liées, cet été, à la crise turque.
La semaine dernière, BMW et Daimler sont venus sur le marché dans de bonnes conditions. Le premier a émis pour un montant total de 1,75 milliard d’euros, dont 750 millions à sept ans. Pour cette seule tranche, la demande a atteint 1,4 milliard d’euros, ce qui a permis au constructeur de réduire de 14,5 points de base (pb) le spread offert aux investisseurs, à 48 pb au-dessus des mid-swaps. Et Daimler a émis en sterling pour 500 millions à 5 points, à 103 pb au-dessus du taux de référence.
Le refinancement d’opérations de fusions-acquisitions en cours de finalisation devrait être un des moteurs du marché obligataire en euros ces prochaines semaines, selon CreditSights, qui recense 165 milliards de dollars de besoins à refinancer. Si une grande partie devrait se faire en dollars, du fait de la nationalité des émetteurs et du moindre intérêt des reverse yankee, le marché en euros devrait récupérer quelques émissions.
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