
Les banques prévoient de durcir encore leurs conditions de crédit

La tendance observée au dernier trimestre 2020 se confirme. La Banque centrale européenne a constaté, dans son enquête trimestrielle portant sur les crédits bancaires, que les conditions de ces derniers avaient été durcies fin 2020. Pour le premier trimestre 2021, les banques s’attendent à une poursuite du durcissement des conditions d’octroi de prêts. Aussi bien pour les entreprises que pour les prêts au logement.
La raison de ce nouveau resserrement des conditions de crédit tient à la crise sanitaire. Les banques perçoivent un accroissement des risques lié à l’incertitude entourant la reprise économique et aux inquiétudes quant à la solvabilité des emprunteurs dans le contexte des restrictions renouvelées liées aux coronavirus.
Du côté de la demande, les entreprises ont réduit leur demande de prêts au troisième trimestre, après avoir déjà constitué des réserves de précaution lors des précédents trimestres. Cependant, cette tendance devrait s’inverser légèrement en ce début d’année.
Pour les prêts aux logements, c’est la situation inverse. La demande nette a continué d’augmenter au quatrième trimestre, soutenue par le faible niveau général des taux d’intérêt et, dans une moindre mesure, par l’amélioration des perspectives du marché immobilier. Cette demande devrait maintenant se tasser.
Enfin, l’étude de la BCE précise que ces modifications des conditions de crédit ne sont pas liées à une fragilité des banques. « Le coût des fonds et la situation du bilan des banques n’ont pas contribué au resserrement », note l’institution.
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Commerce Chine-UE : Pékin va imposer des droits antidumping provisoires sur les importations de porc
Pékin - La Chine a annoncé vendredi l’imposition de droits antidumping provisoires sur les importations de porc en provenance de l’Union européenne (UE), nouvelle épisode en date des frictions commerciales et politiques entre les deux puissances économiques. La Commission européenne prendra «toutes les mesures nécessaires pour défendre ses producteurs et ses industriels», a réagi dans la foulée l’un de ses porte-paroles. Pékin et Bruxelles entretiennent depuis plusieurs années des rapports difficiles, aggravés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, car le géant asiatique est un partenaire économique et diplomatique clé de Moscou. Les autorités chinoises avaient lancé une enquête antidumping sur le porc européen en juin 2024, peu de temps après l’annonce par l’UE de sa volonté d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. «L’autorité responsable de l’enquête a déterminé, de manière préliminaire, que les importations de porc et de sous-produits porcins en provenance de l’Union européenne font l’objet de dumping», a indiqué vendredi le ministère chinois du Commerce. L’industrie chinoise «a subi un préjudice important», a-t-il ajouté. Les autorités ont donc décidé de mettre en place «des mesures antidumping provisoires sous forme de cautions» à déposer auprès des Douanes, a annoncé le ministère du Commerce. Ces droits, compris entre 15,6% et 62,4%, entreront en vigueur le 10 septembre. Les mesures annoncées restent «provisoires» car l’enquête du ministère du Commerce doit se prolonger jusqu’en décembre. Des conclusions finales devraient alors être rendues. «Très mauvaise nouvelle» La Chine est la première consommatrice mondiale de porc, une viande très utilisée dans la cuisine locale. A titre d’exemple, elle a importé l’année dernière pour 4,3 milliards de yuans (516 millions d’euros) de produits porcins en provenance d’Espagne, l’un des principaux producteurs européens, selon les Douanes chinoises. «C’est une très mauvaise nouvelle pour la filière porc dans son ensemble, et pas seulement à l’export, car cela aura sûrement un impact baissier sur le prix à la production en Europe», a indiqué à l’AFP Thierry Meyer, vice-président d’Inaporc, l’interprofession du porc en France. «Il n’y a jamais eu de pratiques européennes de dumping en Chine car si on les vend là-bas, c’est parce que les prix sont bons. Cette enquête est venue suite au problème des taxes (de l’UE) sur les voitures électriques», a-t-il ajouté. La France a exporté en 2024 un total de 115.000 tonnes en Chine. «La Chine est notre premier pays d’exportation, nous y exportons des morceaux non consommés en Europe, pieds, oreilles. Donc, pour nous, c’est un marché important», explique Anne Richard, directrice d’Inaporc. Cette annonce intervient après une intense séquence diplomatique chinoise au cours de laquelle le président Xi Jinping a reçu des dizaines de dignitaires étrangers - dont les dirigeants russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong Un. Ukraine MM. Xi, Poutine et Kim ont assisté ensemble à Pékin à un grand défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a vu dans cette rencontre «un défi direct» à l’ordre international. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié ces propos d’"irresponsables». A la grande irritation des Européens, Pékin n’a jamais condamné la guerre en Ukraine. La Chine se présente officiellement comme partie neutre et médiatrice potentielle dans le conflit. Mais les alliés de Kiev accusent Pékin d’aider Moscou à contourner les sanctions occidentales, notamment en lui permettant d’acquérir les composants technologiques nécessaires à sa production d’armements. Vendredi, le ministère chinois des Affaires étrangères a dit «s’opposer fermement» à toute coercition, après un appel du président américain Donald Trump aux dirigeants européens à faire pression économiquement sur le géant asiatique en raison de son soutien à Moscou. La querelle commerciale entre Pékin et Bruxelles avait éclaté l'été dernier, lorsque l’UE avait pris des mesures en vue d’imposer de lourds droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence. La Chine avait rejeté ces accusations et lancé en retour des enquêtes, largement perçues comme des mesures de rétorsion, contre le porc, le cognac et les produits laitiers importés de l’UE. Peter CATTERALL © Agence France-Presse -
L'Europe lance Jupiter, premier ordinateur géant et ultra-rapide, pour booster l'IA face aux américains
Francfort - L’Europe inaugure vendredi en Allemagne Jupiter, son premier ordinateur géant et ultra-rapide, destiné à combler son retard dans l’intelligence artificielle, et à renforcer la recherche scientifique, en particulier sur le climat. - Jupiter, c’est quoi ? - Basé dans la commune de Jülich, à l’ouest de Cologne, Jupiter est le premier supercalculateur «exascale» du Vieux continent, capable d’effectuer au moins un quintillion de calculs par seconde, soit un milliard de milliards. Les États-Unis disposent déjà de trois machines de ce type, toutes exploitées par le Département de l'énergie. Jupiter occupe une surface de près de 3.600 mètres carrés – soit environ la moitié d’un terrain de football – avec des rangées de processeurs et environ 24.000 puces du géant américain Nvidia, prisées par l’industrie de l’intelligence artificielle. Le supercalculateur, élaboré par le groupe français Atos pour un budget de 500 millions euros, financé à parts égales par l’Union européenne et l’Allemagne, est le premier ordinateur exascale d’Europe, et le quatrième dans le monde d’après les données connues. Sa puissance de calcul colossale représente «aujourd’hui ce qui se fait de plus puissant au monde sur des ordinateurs qui permettent de faire des calculs» , commente auprès de l’AFP Emmanuel Le Roux, dirigeant de l’activité Advanced computing d’Atos. Il représente un «bond en avant pour la performance du calcul en Europe ", abonde Thomas Lippert, directeur du centre de Jülich, ajoutant que la machine est vingt fois plus puissante que n’importe quel autre ordinateur en Allemagne. Course à l’IA Jupiter est le premier supercalculateur pouvant être considéré comme compétitif à l’international pour l’entraînement de modèles d’IA en Europe, qui accuse un retard par rapport aux États-Unis et à la Chine, selon M. Lippert. Selon un rapport de l’Université de Stanford publié cette année, les institutions américaines ont produit en 2024 40 modèles d’IA «notables», c’est-à-dire particulièrement influents, contre 15 pour la Chine et trois pour l’Europe. Aussi, le nouveau système est «très significatif» pour les efforts européens dans l’entraînement de modèles d’IA, assure Jose Maria Cela, chercheur au Supercomputing Center à Barcelone. «La performance d’un modèle d’IA dépend directement de la puissance de calcul de l’ordinateur utilisé», déclare-t-il à l’AFP, ajoutant que l’Europe souffre d’un «déficit» de systèmes de cette taille. Jupiter fournit ainsi la puissance de calcul nécessaire pour entraîner efficacement les modèles de langage de grande taille (LLM) produisant d'énormes volumes de textes et utilisés dans des chatbots génératifs comme ChatGPT ou Gemini. Cependant, du fait de ses nombreuses puces Nvidia, Jupiter reste fortement dépendant de la technologie américaine, et cela alors que les sujets de discordes entre les États-Unis et l’Europe se sont multipliés. Quels autres usages ? Les chercheurs souhaitent aussi employer Jupiter pour créer des prévisions climatiques plus détaillées et sur le long terme, afin d’anticiper avec plus de précision des phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur. «Avec les modèles météo d’aujourd’hui, on peut simuler les évolutions du climat dans 10 ans. Avec Jupiter, les scientifiques estiment qu’ils vont pouvoir aller minimum à 30 ans, et sur certains modèles, peut-être même jusqu'à 100 ans ", explique Emmanuel Le Roux. La machine pourra également aider la recherche sur la transition énergétique, par exemple en simulant les flux d’air autour des éoliennes pour optimiser leur conception. Dans la santé, il pourrait servir à simuler les processus cérébraux de manière plus réaliste, pour le développement de médicaments contre des maladies comme Alzheimer. © Agence France-Presse -
Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, possible successeure de François Bayrou
Paris - Issue de la droite ralliée au macronisme, Catherine Vautrin refuse d'évoquer Matignon, un poste qui lui avait été promis en 2022 sans lui être accordé. Mais la discrète ministre s’est forgée depuis une stature plus consensuelle qui la fait figurer parmi les potentiels successeurs de François Bayrou. A la tête d’un grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, comparé en interne à un «mini-Matignon», elle assure ne pas faire campagne. Mais elle était vendredi matin auprès de salariés d’un supermarché à Paris qui se «lèvent tôt» pour valoriser le travail, un thème cher à la macronie. Catherine Vautrin n’est pas revenue sur la suppression très critiquée de deux jours fériés, expliquant juste que «l’important» c’est «d’aller vers l’emploi» pour que l’effort budgétaire «soit partagé par tous». Elle se projette néanmoins dans l’après. La veille, à la Caisse d’assurance maladie de Paris, faisant la promotion du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, elle a assuré qu’il sera repris par le «prochain» gouvernement, alors que celui de François Bayrou est voué à tomber lundi sous la défiance des oppositions. «Dans ce texte, il y a de nombreuses mesures qui peuvent rassembler les parlementaires», fait-elle valoir, soulignant «l’attachement de chacun au modèle social». Or «frauder, c’est trahir ce modèle». «mamie passe-partout» En robe bleu marine très classique, sourire en coin, elle est lucide, bien placée pour savoir que les noms qui sortent pour Matignon ne sont pas toujours ceux qui atterrissent rue de Varenne. Emmanuel Macron avait promis en 2022 de la nommer à la tête du gouvernement avant de la débrancher à la dernière minute au bénéfice d’Elisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous. Mais la page semble tournée. L’ancienne sarkozyste issue de la droite «libérale et sociale» a même rejoint depuis le parti Renaissance de Gabriel Attal. «Elle s’est rachetée une conduite avec le projet de loi fin de vie» : «elle a montré qu’elle était capable de changer de position et de mener un débat (...) transpartisan où on essaye de trouver des équilibres», assure une ministre du camp présidentiel. «Elle cultive son côté mamie passe-partout. Elle n’est un no-go pour personne», souligne une conseillère macroniste. Autre atout dans une Assemblée nationale fracturée, elle fait partie des ministres chargés des délicates discussions budgétaires en charge d'élaborer le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), lestée de 22 milliards de déficit. Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans avait occupé un poste quasiment similaire dans le gouvernement Attal en 2024 avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement du LR Michel Barnier. équation compliquée L'élue rémoise, mariée à un médecin et mère d’une fille, a aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats. Elle ne semble pas être pour autant un irritant pour l’ensemble des socialistes, comme semble l’être à leurs yeux l’ex-LR Gérald Darmanin, même si elle est loin d’avoir autant d’affinités avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure que son collègue à l’Economie Eric Lombard. «Même si on l’a parfois cataloguée de réac , elle a une vraie capacité de dialogue», souligne le président du conseil national (parlement) du PS, Luc Broussy qui la connait depuis 2004. Mais l'équation budgétaire reste compliquée, la gauche et les syndicats réclamant de repartir d’une autre copie que celle de François Bayrou. «C’est quand même pas normal que quelqu’un qui porte le budget de la Sécurité sociale et qui est membre du gouvernement de François Bayrou revienne porter le même projet une fois que le Premier ministre sera tombé», s’est ainsi agacé le député PS Philippe Brun sur BFMTV. La question n’est «pas la personne, mais ce qu’elle propose», glisse aussi un cadre socialiste. A droite, le maire LR de Meaux Jean-François Copé loue son «parcours complet» de parlementaire, ministre et élue locale de longue date, ainsi que son «autorité naturelle». Anne RENAUT © Agence France-Presse