Doris Santillana Bernheim : «Le partage d’expérience entre femmes est fondamental»

Doris Santillana Bernheim, fondatrice du réseau Swam et responsable du wholesale chez Allianz Global Investors.
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Doris Santillana Bernheim  -  Allianz GI

Comment est né Swam ?

L’aventure a commencé il y a onze ans. Je ressentais le besoin d’échanger avec mes pairs car je m’interrogeais sur mon métier et s’il y avait différentes façons de l’exercer. J’ai demandé à deux clients institutionnels de me citer ceux qu’ils considéraient comme les plus compétents. Ils m’ont donné chacun deux noms, qui se sont révélés être des noms de femmes. Je les ai réunies et nous avons discuté de nos métiers. Enthousiasmées par ces échanges, nous avons souhaité agrandir ce cercle. Nous avons fait venir d’autres commerciaux par affinités, qui se trouvaient être également des femmes alors même que nous n’avions pas décidé d’être un réseau purement féminin. Cela s’est imposé à nous, en quelque sorte. Et lorsqu’il a été suggéré d’ouvrir le réseau à des hommes, les femmes ont majoritairement préféré rester entre elles. Aujourd’hui, Swam est un réseau d’une cinquantaine de commerciales issues de presque cinquante sociétés de gestion différentes. Nous essayons de nous réunir une fois par trimestre environ.

Pourquoi est-ce important de vous réunir uniquement entre femmes ?

Pour la liberté de parole que cela nous procure. La plupart des femmes se sentent plus à l’aise de s’exprimer dans un milieu de femmes. Surtout lorsqu’il s’agit d’évoquer des situations de discrimination, que ce soit à l’embauche ou en termes de rémunération, de harcèlement… Par ailleurs, nous constatons que le fait d’être entre femmes crée un climat clairement dénué de compétition favorisant la transmission.

Ce réseau permet aux femmes de s’exprimer, mais comment faire pour les aider concrètement ?

Le partage d’expérience est fondamental. En général, quand l’une d’entre nous est confrontée à une situation difficile, il y en a forcément une autre qui a vécu la même chose. Nous pouvons dispenser des conseils d’ordre très pratiques, échanger des éléments de marché… Nous aidons aussi les femmes à trouver un poste, pour celles qui se retrouvent au chômage ou qui sont dans une situation compliquée dans leur emploi actuel. Enfin, les femmes peuvent aussi s’encourager entre elles et être inspirantes les unes pour les autres, en partageant les clés de leurs succès.

Quelles sont les problématiques particulières auxquelles les commerciales sont confrontées ?

L’un des sujets propres aux femmes est la gestion du temps, leur efficacité et la gestion des déplacements. Car on constate que globalement, la gestion de la famille reste l’affaire des femmes. Cela pose aussi la question de l’accès à certains postes à responsabilités ou internationaux. D’ailleurs, dans les recherches de candidats sur des postes de management, les femmes de moins de 40 ans sont rarement contactées, comme si cela ne faisait pas partie du champ des possibles. Autre pratique inacceptable, beaucoup de commerciales expliquent qu’on leur a demandé si elles comptaient avoir des enfants lors de leur entretien d’embauche, alors que c’est interdit.

Comptez-vous faire grandir ce réseau ?

Nous souhaitons qu’il conserve une taille humaine, afin que chacune puisse réellement se connaître et se sentir à l’aise de contacter l’une ou l’autre des membres.

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