
Vérité40, l’autre CAC 40 qui se veut vraiment «vert»

Alors que la chasse au greenwashing est lancée, le cabinet de conseil en finance responsable Axylia dévoile la nouvelle composition de son indice Verité40 qui se présente comme une alternative verte à l’indice phare de la Bourse parisienne.
Regrettant le manque de transparence des outils traditionnels de l’ESG, Vincent Auriac, PDG d’Axylia, a souhaité mettre au point une méthode claire de tri des entreprises cotées en fonction leurs émissions de CO2. Le concept est simple. Axylia cherche à identifier les sociétés capables de payer leur «facture carbone». Pour ce faire, elle applique un prix du carbone (fixé à 113 euros au titre de 2020) à l’ensemble des émissions (scope 1, 2 et 3) de l’entreprise à partir de données fournies par Trucost. Le produit de ce calcul détermine une facture qui est ensuite déduite de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) généré par l’entreprise. Plus la différence entre cet Ebitda ajusté et l’Ebitda classique est élevée, plus la note de la société sera faible. Les entreprises notées D, E et F sont exclues de l’indice et remplacées par d’autres groupes de plus petites tailles considérés comme plus vertueux.
Des fonds mal notés
En appliquant ces critères aux données 2020 des groupes du CAC 40, Axylia a mis à jour son indice alternatif Vérité40. 20 membres de l’indice d’Euronext sont exclus, dont TotalEnergies, Airbus, Michelin, Renault, Saint-Gobain, le Crédit Agricole, BNP Paribas, la Société Générale… A l’inverse, des groupes comme Bureau Veritas, Ubisoft, Neoen, Spie, Maisons du Monde ou Getlink, qui n’appartiennent pas au CAC 40 traditionnel, sont inclus.
Axylia a appliqué ces critères à des centaines d’entreprises mais aussi à des fonds d’investissement présentés comme ISR. Certains d’entre eux obtiennent des notes inférieures à E «alors que la note moyenne du CAC 40 est de D», indique Vincent Auriac. De quoi alimenter, encore, le débat sur la fiabilité des notations socialement responsables.
Si la méthode d’Axylia a l’avantage de la simplicité et de la transparence, elle n’est pas pour autant exempte de critiques. Le choix d’inclure les émissions de scope 3, qui intègrent les émissions indirectes liées aux activités de l’entreprise, ne fait par exemple pas l’unanimité. Ce qui n’empêche pas Vincent Auriac d’avoir des ambitions pour Vérité40 : «Nous travaillons à la mise en place d’un certificat basé sur l’indice, voire à un fonds d’investissement, si nous trouvons un partenaire bénéficiant d’un intérêt et d’une puissance de frappe financière suffisante».
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