Une sortie de la zone euro pour la Grèce devient un scénario possible

Les autorités pourraient demander aux créanciers privés d’accepter un rééchelonnement du paiement de la dette, selon le Financial Times
Patrick Aussannaire

Quelle forme prendra la sortie de route annoncée de la Grèce? Alors que des rumeurs relayées par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel estimaient ce week-end que la mission d’inspection internationale actuellement en Grèce conclurait qu’Athènes n’a respecté aucun des objectifs budgétaires attachés au plan de sauvetage financier, le Financial Times évoque un plan de restructuration sans précédent en négociations qui impliquerait que les détenteurs privés de dette grecque acceptent «volontairement» d’étaler le paiement des intérêts. Une solution qui couplée à une accélération des privatisations (de 50 milliards d’euros), à des progrès beaucoup plus significatifs dans la collecte des impôts et dans la réduction des dépenses, permettraient que la moitié des 60 à 70 milliards dont a besoin Athènes d’ici fin 2013 soient levés sans nouveau prêt.

Et la BCE campe sur ses positions. Dans un entretien publié aujourd’hui par le Financial Times, Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE, estime que l’idée qu’une restructuration de la dette grecque pourrait se faire sans heurts relève du «conte de fée». Il a ainsi rappelé qu’un «reprofilage» de la dette, avec allongement de la durée des remboursements, constituait un évènement de crédit qui pourrait provoquer l’effondrement du système bancaire du pays. Un événement de crédit est déclenché selon l’ISDA en cas de faillite, d’accélération d’obligation (l’obligation est remboursable avant maturité initiale), de défaut de l’obligation, de défaut de paiement, de répudiation/moratoire (cas où l’émetteur conteste la validité de l’obligation) ou de restructuration.

Natixis estime que «si la restructuration est trop soft, l’intérêt pour la Grèce est faible, et ses problèmes resurgiront tôt ou tard». La banque prévoit un ratio dette/PIB qui atteindrait 155% du PIB en 2012, avec un déficit budgétaire de plus de 7% et un PIB en baisse de 3% cette année. «Autrement dit, les investisseurs ont le sentiment que les efforts réalisés par la Grèce ne permettent pas d’assurer la solvabilité intertemporelle du pays. Il faut donc faire quelque chose». Or, une sortie de l’euro est de plus en plus envisagée. Par les autorités grecques sous forme de menace, par Maria Damanaki, commissaire européen, dans le cas d’un échec de la politique d’austérité du gouvernement, et par Lorenzo Bini Smaghi, comme «une condamnation à mort».

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