«Une dépréciation supplémentaire du yen n’est pas à exclure»

Matthieu Louanges, vice-président exécutif chez Pimco
Patrick Aussannaire

- L’Agefi : L’euro est-il vraiment surévalué ?

- Matthieu Louanges : Fondamentalement, l’euro semble en effet surévalué. En se basant sur les parités de pouvoir d’achat par exemple, un niveau plus proche de 1,20 dollar serait justifié. Il y a au moins trois facteurs qui soutiennent actuellement l’euro. Le premier a été la forte diminution du risque systémique en Europe grâce à l’intervention de la BCE. Ensuite, la zone euro affiche un excédent croissant de sa balance des comptes courants, qui s’explique en partie par la faiblesse économique de la zone et des importations. Il s’explique aussi par les ajustements de compétitivité massifs à la périphérie de la zone euro, qui correspondent à une dévaluation réelle. En d’autres termes, plus la zone euro se «germanise», plus l’euro pourrait devenir un nouveau Deutsche Mark. Le troisième facteur est le fait que la politique monétaire de la Fed est plus aggressive que celle de la BCE, ce qui crée davantage de risques d’inflation aux Etats Unis et défavorise le dollar.

- Le Japon peut-il encore faire chuter le yen ?

- Après sa forte dépréciation fin 2012 et début 2013, le yen s’est stabilisé par rapport au dollar mais a continué à se déprécier par rapport à l’euro. Les différences dans le développement des politiques monétaires et fiscales peuvent, à court terme, influencer les changes. Clairement, la banque centrale du Japon continue d’afficher une orientation beaucoup plus expansionniste que la BCE. La situation fiscale japonaise dans son ensemble demeure aussi beaucoup plus inquiétante que celle de la zone euro. Une dépréciation supplémentaire du yen par rapport à l’euro n’est donc pas à exclure.

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