Une certaine fatigue réglementaire frappe l’industrie financière américaine

Le futur président de la Sifma, le plus représentatif des lobbys financiers américains, appelle à une rapide stabilisation du cadre réglementaire
Florence Autret, à New York

L’heure n’est plus vraiment à l’autocritique mais plutôt à l’impatience vis-à-vis des régulateurs dans la communauté financière américaine. Lors de la conférence annuelle cette semaine à New York de La Securities Industry and Financial Markets Association (Sifma), le plus représentatif des lobbys financiers américains, qui réunit près de 600 acteurs, la différence de ton est palpable entre le président actuel et son successeur.

Pour Chet Helck, président sortant de la Sifma et directeur général de Raymond James Financial, la priorité est de redresser l’image de l’industrie en donnant des gages : «Il est frappant de voir à quel point notre industrie est mal perçue. C’est de notre responsabilité de mériter la confiance en faisant passer l’intérêt des clients avant le nôtre».

Rien de tel dans les propos de son successeur Jim Rosenthal. «Nous devons accepter notre part de responsabilité», a expliqué le directeur opérationnel de Morgan Stanley. Mais la priorité à ses yeux est de stabiliser désormais le cadre réglementaire. «Il faut finaliser des règles raisonnables pour que l’on puisse aller de l’avant et financer la croissance», a-t-il lancé. Aux yeux de nombreux participants, le retard pris dans la mise en œuvre du Dodd-Frank Act, a pesé sur la reprise de l’économie. « Le moment est venu d’en finir avec l’écriture des règles», a-t-il ajouté. Actuellement moins de la moitié des règles découlant du Dodd-Frank Act sont adoptées.

Invitée de la conférence, la présidente de la Securities and Exchange Commission s’est abstenue de faire des promesses notamment sur la mise en œuvre de la Volcker Rule sur le métier depuis plus d’un an. Les discussions achoppent en particulier sur le traitement des activités de tenue de marché et de couverture de risques (hedging) qui doivent jouir d’une exception au principe de ségrégation posé par la loi. «Nous aurons peut-être une définition avant la fin de l’année», a soufflé Mary Jo White, sur un ton qui laissait entendre que ce ne serait pas le cas. Et de promettre : «Nous commencerons à voir le bout du tunnel au premier trimestre de l’an prochain.»

Mais le principal problème des autorités de surveillance et de régulation américaines reste pour l’instant leur manque de moyens. «Nous avons besoin de significativement plus de ressources», a lancé Mary Jo White.

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