
Un temps mort opportun pour Ben Bernanke ?
A ceux qui au regard de la situation réclament un nouveau stimulus monétaire, Ben Bernanke les invite à patienter, sans pour autant les décevoir bien sûr. Rendez-vous a ainsi été donné par le président de la Fed, dans son discours de Jackson Hole (Wyoming), au prochain conseil de politique monétaire qui se tiendra les 20 et 21 septembre prochains. Pourtant les marges de manœuvre ne seront pas plus importantes qu’aujourd’hui. Il est évident que Bernanke cherche à gagner du temps. Pour quelles raisons ? Nous en évoquons trois.
D’ici à fin septembre, la conjoncture américaine pourrait montrer des signes d’amélioration. La baisse des cours du baril libère du pouvoir d’achat, qui devrait soutenir la consommation des ménages au second semestre. Le trou d’air, causé par les arrêts de production au Japon après le séisme, se dissipe. Le cycle des stocks ne devrait plus peser sur la croissance américaine à partir du quatrième trimestre 2011. Il n’est donc pas évident que les marchés croient encore à la récession dans un mois.
Ensuite, le président Obama devrait dévoiler début septembre un projet de nouveau stimulus fiscal. Dans ses cartons, on trouve le prolongement des soutiens déjà en place (baisse du taux des cotisations salariés, allongement de la durée des cotisations chômage au-delà de 2011), mais aussi l’octroi de nouveaux avantages fiscaux, cette fois pour les entreprises (baisse du taux de cotisations employeur et autres baisses d’impôts).
Un tel programme (il est question de 2,4% de PIB) a le pouvoir de changer la donne, puisque pour l’heure, l’essoufflement du précédent stimulus budgétaire coûte 2 points de revenu des ménages.
Enfin, malgré l’abaissement de la notation, les taux longs n’en finissent pas de baisser. A tel point qu’ils sont négatifs en termes réels ! On ne saurait espérer meilleur stimulus.
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Japon : le Premier ministre Shigeru Ishiba sur le départ après la débâcle électorale de cet été
Tokyo - Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba s’apprête, selon les médias locaux, à annoncer sa démission dimanche, poussé par les principaux membres de son parti qui appellent à un changement de direction après de mauvais résultats aux élections de la chambre haute cet été. Cette décision intervient moins d’un an après que le dirigeant de 68 ans a pris la tête du Parti libéral-démocrate (PLD), historiquement dominant, devenant de facto le chef du gouvernement. Selon la chaîne de télévision NHK, Ishiba devrait annoncer son intention de démissionner lors d’une conférence de presse dimanche dans la soirée tandis que les parlementaires et responsables régionaux du PLD à travers le Japon, devraient appeler lundi à une nouvelle élection à la tête du parti. NHK affirme que M. Ishiba souhaite éviter les divisions au sein de son parti, tandis que le quotidien Asahi Shimbun a estimé qu’il ne pouvait plus résister aux appels croissants à son départ. Samedi soir, Ishiba s’est entretenu avec le ministre de l’Agriculture Shinjiro Koizumi et l’ancien Premier ministre Yoshihide Suga, poids lourd du parti, qui l’ont exhorté à quitter son poste, ont affirmé les médias. Il y a quelques jours, quatre hauts responsables du PLD, dont le secrétaire général Hiroshi Moriyama, avaient proposé leur démission, affaiblissant encore un peu plus la position de Shigeru Ishiba. Contexte paradoxal Ishiba, lui-même arrivé au pouvoir le 1er octobre 2024 après le départ de son prédécesseur Fumio Kishida, était sous le feu des critiques internes au PLD, après les mauvais résultats du PLD lors des derniers scrutins. Lors des élections sénatoriales du 20 juillet, la coalition dirigée par le PLD a perdu sa majorité, quelques mois seulement après avoir été contrainte de former un gouvernement minoritaire en raison de sa débâcle électorale à la chambre basse. Cette démission, si elle est confirmée, intervient dans un contexte paradoxal puisque Shigeru Ishiba était en pleine remontée dans les sondages notamment après l’accord commercial avec les Etats-Unis. La cote de popularité de son gouvernement a connu un rebond surprise fin août atteignant 39% d’opinions favorables, soit une hausse record de 17 points par rapport à juillet, selon un sondage publié par le quotidien Yomiuri. D’après cette enquête, les Japonais étaient plus nombreux (50%) à vouloir que le Premier ministre reste en fonction qu'à demander sa démission (42%). Et selon une enquête réalisée pour le quotidien Mainichi, 33% des Japonais le soutiennent, soit une hausse de quatre points, et la première fois qu’il dépasse les 30% depuis février. Le quotidien Yomiuri attribue cette remontée notamment à l’accord commercial conclu fin juillet avec les États-Unis --deux jours après les élections au Japon-- qui a réduit les droits de douane américains de 25% à 15%. Et le quotidien cite également les efforts du gouvernement pour freiner la récente flambée des prix du riz, qui alimente l’inflation au Japon. © Agence France-Presse -
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Ukraine : le siège du gouvernement incendié à Kiev après une attaque aérienne russe sans précédent
Kiev - Le siège du gouvernement d’Ukraine a été incendié dimanche à Kiev après une vague de bombardements russes nocturnes, une attaque aérienne record qui a fait au moins cinq morts, dont deux dans la capitale. «Pour la première fois, le toit et les étages supérieurs du siège du gouvernement ont été endommagés à cause d’une attaque ennemie», a déclaré la Première ministre Ioulia Svyrydenko sur Telegram, postant des images de flammes s'échappant de la façade de l’imposante bâtisse proche de la présidence et du Parlement. Dans le centre-ville, un journaliste de l’AFP a vu de la fumée s'élever du bâtiment abritant le conseil des ministres, des hélicoptères lâchant de l’eau sur le toit. La Russie a tiré plus de 800 missiles entre samedi soir et dimanche matin, la plus grande attaque aérienne depuis le début du conflit lancé en février 2022, selon l’armée de l’air qui a affirmé avoir neutralisé 747 drones et quatre missiles. Alors que les efforts diplomatiques engagés par le président américain Donald Trump pour mettre fin aux combats se sont enlisés ces derniers jours, des alertes aériennes ont été déclenchées dans tout le pays au cours de la nuit. «Le monde doit répondre» La capitale a été la cible d’une importante attaque de drones et missiles qui a fait au moins deux morts et 18 blessés, selon les secours. Plusieurs immeubles résidentiels ont également été endommagés par les attaques nocturnes, et une fillette d’un an fait partie des deux victimes décédées. «Le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions. Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes», a plaidé la Première ministre, réclamant également des «armes». Fin août, une vague massive de drones et missiles russes sur Kiev avait fait plus de 25 morts et endommagé les locaux de la délégation de l’Union européenne ainsi que le bureau du British Council. Mais les bâtiments officiels de la capitale avaient dans l’ensemble été épargnés des bombardements qui visent quotidiennement le territoire ukrainien depuis trois ans et demi. Dans la nuit de samedi à dimanche, des frappes russes ont aussi été signalés dans la nuit dans plusieurs autres régions, notamment dans celle de Dnipropetrovsk où selon le gouverneur militaire Serguiï Lyssak un homme de 54 ans est mort et des infrastructures lors d’une attaque mêlant là aussi drones et missiles. Négociations dans l’impasse Les autorités locales ukrainiennes ont également fait état d’une femme tuée par des bombes aériennes guidées dans la région de Zaporijjia (sud-est) dimanche matin et d’un mort samedi soir dans la région frontalière de Soumy (nord-est). Les forces du Kremlin occupent au total environ 20% du territoire ukrainiens. Les dernières semaines ont été marquées par une intense activité diplomatique en vue d’un règlement du conflit avec un sommet le 15 août entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska, suivi d’une visite à Washington du président ukrainien Volodymyr Zelensky accompagné de plusieurs dirigeants européens. Mais aucun progrès tangible n’a été enregistré et la Russie rejette les appels au cessez-le-feu après trois ans et demi du conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés malgré tout jeudi à Paris à contribuer à des garanties de sécurité pour l’Ukraine pour empêcher une potentielle nouvelle attaque de la Russie, après une hypothétique cessation des hostilités. Jeudi, Donald Trump a annoncé qu’il s’entretiendrait bientôt avec Vladimir Poutine. © Agence France-Presse