
«Toute appréciation de l’euro pénaliserait la timide reprise des exportations»
- L’Agefi : Dans quelle mesure l’amélioration des perspectives économiques européennes pourrait-elle faire remonter l’euro face au dollar ?
- Bastien Drut : D’abord, il faut rappeler que la reprise en zone euro reste fragile et dépend beaucoup de facteurs qui pourraient s’inverser, dont la dépréciation de l’euro à l’œuvre depuis environ un an. En toute logique, toute appréciation de l’euro pénaliserait la timide reprise des exportations. Il est donc difficile d’envisager que de meilleures perspectives économiques en Europe puissent donner lieu à une appréciation substantielle de l’euro contre le dollar. D’ailleurs, Mario Draghi a rappelé en conférence de presse que la BCE ne resterait pas sans rien faire en cas de «durcissement non souhaité» des conditions monétaires. La divergence de politique monétaire entre la BCE et la Fed continuera de pousser la parité euro/dollar à la baisse. En effet, alors que la BCE pourrait étendre son QE au-delà de septembre 2016, la Fed semble déterminée à remonter ses taux (Fed funds) dès 2015 malgré des perspectives peu réjouissantes en ce qui concerne l’inflation.
- Comment voyez-vous évoluer l’euro/livre dans les six prochains mois ?
- Nous conservons l’idée que la livre devrait s’apprécier face à l’euro, cette idée étant d’ailleurs renforcée par la remontée récente de la parité EUR/GBP. La croissance sera au-dessus de son potentiel au Royaume-Uni cette année et l’an prochain. La BoE juge que les excès d’offre sur le marché du travail ont fortement diminué et, en particulier, que le taux de chômage est très proche de son niveau d’équilibre de moyen terme. Elle devrait relever ses taux en 2016 et pourrait envoyer des signaux à ce sujet dès le second semestre 2015.
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Flottille pour Gaza : les militants affirment avoir été visés par de « multiples drones » au large de la Grèce
Athènes - Les militants pro-palestiniens de la flottille en route pour la bande de Gaza ont affirmé avoir été visés dans la nuit de mardi à mercredi par de «multiples drones», explosions à la clé, au large de la Grèce. Les navires de la flottille veulent rejoindre Gaza pour y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Elle a déjà dit avoir été visée par des drones au large de Tunis le 9 septembre. Une nouvelle attaque s’est produite dans la nuit de mardi à mercredi alors que la flottille naviguait au sud-ouest de la Crête, ont annoncé ses responsables. «De multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis plusieurs bateaux», a écrit la Global Sumud Flotilla dans un communiqué. «Nous sommes actuellement témoins directs de ces opérations psychologiques, mais nous ne nous laisserons pas intimider», a-t-elle ajouté. Selon la militante allemande des droits humains Yasemin Acar, cinq bateaux ont été attaqués et «15 à 16 drones» ont été dénombrés. Une vidéo postée sur la page officielle de la flottille montre une explosion dont il est dit qu’elle a été filmée depuis un des bateaux de la flottille, «Spectre», à 01H43 mercredi (22H43 GMT mardi). «Nous n’avons pas d’armes. Nous ne représentons une menace pour personne», a déclaré Yasemin Acar dans une vidéo postée sur Instagram, soulignant que la flottille ne transporte «que de l’aide humanitaire». La flottille n’a pas fait état de victimes ou de dégâts. 51 bateaux Partie en début de mois de Barcelone, sur la côte nord-est de l’Espagne, elle avait déjà dit avoir fait l’objet de deux attaques de drones alors qu’elle était à l’ancre devant Tunis. Composée de 51 bateaux, la flottille revendique la participation de militants pro-palestiniens de 45 pays, dont l'écologiste suédoise Greta Thunberg. Israël a affirmé lundi qu’il ne lui permettrait pas d’atteindre Gaza en proie à la guerre, lui proposant d’accoster à Ashkelon, plus au nord de ce territoire. Israël avait déjà bloqué deux flottilles qui avaient tenté d’atteindre Gaza par la mer, en juin et juillet. L’ONU a déclaré en août l'état de famine dans le territoire palestinien ravagé par la guerre et soumis à un strict blocus par Israël depuis près de deux ans, en riposte à l’attaque menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023. La semaine dernière, les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un texte réclamant l’accès humanitaire à Gaza ainsi qu’un cessez-le-feu. Le 16 septembre, une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU a accusé Israël de commettre un «génocide» à Gaza. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, la guerre y a coûté la vie à au moins 65.344 Palestiniens, en majorité des civils, en près de deux ans. L’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 47 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l’armée israélienne. © Agence France-Presse -
Climat : 118 pays réunis à New York pour défendre l’action climatique, sans les États-Unis
Nations unies - 118 pays mais pas les Etats-Unis: de nombreux dirigeants défendront mercredi lors d’un mini-sommet à New York la poursuite de la lutte contre le dérèglement du climat, fustigée par Donald Trump, même si beaucoup continuent à produire plus de pétrole ou se focalisent sur d’autres crises. «C’est la plus grande arnaque jamais menée contre le monde», a déclaré le président américain mardi à l’ONU. Les prévisions climatiques viennent de «gens stupides qui ont fait dépenser des fortunes à leurs pays». Mercredi, le Premier ministre chinois Li Qiang sera le premier dirigeant à la tribune pour offrir un contrepoint. Son pays, dont les usines, les centrales, les véhicules et autres activités rejettent 30% des gaz à effet de serre de l’humanité, est attendu sur un chiffre crucial: son engagement de réduction des émissions d’ici 2035. Jamais la Chine ne s’est engagée à ce jour à réduire ses émissions de CO2. Elle promettait jusqu'à présent d’atteindre un pic avant 2030, ce qu’elle semble en voie de réaliser avec cinq ans d’avance grâce à l’essor formidable du solaire et des voitures électriques. La plupart des pays riches ont passé leur pic depuis des décennies mais n’ont pas de plan crédible pour aller jusqu'à zéro dans 25 ans. «Tous les regards sont tournés vers la Chine», dit à l’AFP Li Shuo, expert au centre de réflexion Asia Society, bien renseigné à Pékin. Lui s’attend à un objectif de réduction conservateur, autour voire en dessous de -10% sur les dix prochaines années, inspiré de ce qu’Américains et Européens ont réussi à leur époque. Une trajectoire qui décevra par rapport à l’effort général requis, mais aura le mérite de démontrer l’attachement de Pékin au multilatéralisme climatique. Li Shuo préfère se focaliser sur un fait plus majeur: «La Chine est désormais la superpuissance des technologies vertes». COP30 difficile Le secrétaire général Antonio Guterres n’a convié à ce sommet que les pays prêts à présenter un nouvel engagement pour 2035. C’est une obligation de l’accord de Paris de 2015: les pays membres, soit la quasi-totalité de la planète sauf une poignée dont l’Iran, la Libye et bientôt les Etats-Unis, fixent librement leurs objectifs mais doivent les rehausser tous les cinq ans. Mais pour beaucoup, les engagements s’annoncent insuffisants. Et la plupart ont du retard, le plus spectaculaire étant celui de l’Union européenne, où France et Allemagne notamment ont bloqué un accord à temps. Ce qui renforce l’attente pour la feuille de route chinoise. Elle permettra de recalculer la trajectoire mondiale avant la conférence climatique de l’ONU en novembre au Brésil (COP30), qui s’annonce difficile. «La courbe s’améliore» «Les COP ne sont pas des événements isolés. Elles reflètent les tensions géopolitiques», dit à l’AFP la directrice générale de la COP30, Ana Toni. L’ONU tâche de maintenir l'équilibre entre catastrophisme et foi dans la diplomatie. D’un côté, Antonio Guterres a admis, dans un entretien à l’AFP, que l’espoir de limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport au XIXe siècle était «sur le point de s’effondrer». Le réchauffement du climat est en effet actuellement déjà estimé à environ 1,4°C. De l’autre, le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, répète que l’accord de Paris fonctionne. «Sans la coopération climatique à l’ONU, nous nous dirigerions vers 5°C de réchauffement, un avenir impossible. Aujourd’hui, nous allons plutôt vers 3°C. C’est encore trop haut, mais la courbe s’améliore», a-t-il dit lundi à New York. Une partie de l’amélioration vient de Chine. La moitié de l'électricité chinoise est certes encore générée en brûlant du charbon, mais c'était les trois quarts il y a une décennie. Issam AHMED © Agence France-Presse -
Contraception forcée au Groenland : la Première ministre danoise reconnaît les torts du Danemark
Copenhague - La Première ministre danoise Mette Frederiksen présente mercredi à Nuuk ses excuses aux Groenlandaises victimes de la campagne de contraception forcée orchestrée par le Danemark sur l’immense île arctique pendant plus de trois décennies. «Ca va être un moment très important pour ces femmes évidemment mais aussi pour la société dans son ensemble», a dit à l’AFP la députée Aaja Chemnitz qui représente le Groenland au Parlement. «C’est un deuxième pas dans le processus de réconciliation après l’annonce des excuses». La cérémonie doit commencer à 14h00 (15h00 GMT). La campagne, commencée à la fin des années 1960 jusqu’en 1992, visait à réduire le taux de natalité au Groenland. Fin 1970, au moins 4.070 femmes, soit une femme groenlandaise sur deux en âge de procréer, avaient reçu un stérilet, a conclu une enquête présentée début septembre. L’acte était majoritairement réalisé sans consentement préalable, même quand il s’agissait de mineures. La pose du contraceptif a généré de multiples complications chez beaucoup de femmes. Nombre d’entre elles sont aussi devenues stériles. Fin août, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a présenté, dans un communiqué, ses excuses aux victimes, accédant à une demande formulée par ces femmes depuis plusieurs années. Lundi, elle a annoncé la création d’un «fonds de réconciliation» pour les indemniser, ainsi que d’autres Groenlandais discriminés en raison de leur origine dans d’autres affaires. «C’est une très bonne nouvelle car mes clientes ne se satisfont pas d’une simple excuse», a affirmé à l’AFP Mads Pramming, avocat de quelque 150 des victimes qui poursuivent l’Etat danois pour violation de leurs droits humains et demandent réparation. «Le timing est bon, elle n’aurait pas été bien accueillie si elle n’avait rien proposé en avance», a-t-il ajouté. «Pression extérieure» Entre Nuuk et Copenhague, les pierres d’achoppement sont légion, en particulier les adoptions forcées ou le placement forcé d’enfants groenlandais au Danemark. Le gouvernement danois cherche à apaiser les tensions à l’heure où le Groenland est convoité par les Etats-Unis de Donald Trump. «C’est la pression de l’extérieur, particulièrement des Etats-Unis, qui oblige le Danemark à accroître ses efforts», a estimé Mme Chemnitz. «Ca fait dix ans que je suis députée et je n’avais jamais vu autant d’efforts avant». Mette Frederiksen a rompu avec la tradition de ses prédécesseurs qui assuraient que le Danemark n’avait pas de raison de s’excuser. «Par le passé, les Premiers ministres danois ont toujours été extrêmement réticents à reconnaître les injustices commises au Groenland», a affirmé l’historienne Astrid Andersen, chercheuse auprès de l’Institut danois des études internationales. Sur le dossier «anticonception», tel qu’il est baptisé au Groenland, c’est la prise de parole d’une victime puis une série de podcasts en 2022 qui ont révélé au grand public l’existence de cette campagne de contraception, oubliée des pouvoirs publics et refoulée par les victimes. Les gouvernement danois et groenlandais étaient alors convenus de lancer une enquête indépendante sur les pratiques contraceptives, dont les conclusions viennent d'être rendues. «A ce stade, il est important pour de nombreux Groenlandais de faire le deuil en communauté et d’avoir une reconnaissance complète de cet événement horrible qui s’est produit», a noté Mme Andersen. Une autre enquête, sur les implications juridiques, de cette campagne est en cours. Son rapport, qui doit se pencher sur le fait de savoir si le Danemark a ou non commis un «génocide», doit être publié au printemps 2026. Camille BAS-WOHLERT © Agence France-Presse