Tokyo ajuste la politique d’investissement de son fonds de pension

Le fonds public des retraites nippon devra dynamiser ses investissements pour répondre à l'érosion de ses actifs due à une population vieillissante
Patrick Aussannaire

La politique d'«Abenomics» menée par les autorités japonaises visant à extraire le pays de la déflation impose des changements dans la stratégie d’investissement du fonds public de gestion des retraites (GPIF) du pays. Le rapport commandé par Tokyo pour fixer les nouvelles orientations d’investissement du GPIF préconise de se tourner davantage vers les actifs étrangers.

Le panel d’experts a ainsi jugé la très forte surpondération des actifs du fonds en faveur des obligations domestiques comme «trop élevée», et ajouté que le calcul du risque de portefeuille devra désormais être effectué sur la base d’une inflation domestique de 2%, correspondant à l’objectif affiché par la BoJ à horizon 2015.

Sur les quelque 121.000 milliards de yens (près de 900 milliards d’euros) d’actifs détenus par le GPIF, près de 60% étaient investis en obligations japonaises (d’Etat et corporate) à la fin du mois de juin dernier. Une part néanmoins en retrait d’environ 5 points depuis un an. Parallèlement, les actions et obligations étrangères ont déjà vu leur poids se renforcer de 20% fin juin 2012, à 22,9% un an plus tard. Dans ce contexte, «toute nouvelle réduction de la part d’obligations japonaises détenues dans le portefeuille d’investissement du GPIF devra être progressive afin d’éviter des perturbations de marché» compte tenu de la taille de ses actifs sous gestion, tempère Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.

Le rapport préconise également une diversification du portefeuille vers de nouvelles classes d’actifs, telles que l’immobilier, les sociétés foncières, les infrastructures, les matières premières, ainsi que le capital risque ou le capital-investissement. Le GPIF est en outre incité à constituer des «sous-fonds» d’investissement destinés à faciliter les investissements directs, ainsi qu’à améliorer sa performance en se fondant sur des nouveaux «benchmarks» tels que l’indice JPX-Nikkei 400, récemment créé pour incorporer une logique plus tournée vers le retour sur investissement des actions.

Les autorités espèrent ainsi contrer l’érosion du portefeuille d’actifs du GPIF, comprise entre 3.000 et 5.000 milliards de yens par an depuis 2009, due à une population vieillissante. «Les sorties cumulées devraient atteindre 25.000 milliards fin 2013. En 2012, la génération «baby boom» ayant commencé à utiliser ses fonds, les sorties devraient augmenter», ajoute Citigroup.

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