Theresa May au bord de l’abîme du Brexit

Alexandre Garabedian

L’heure de vérité approche pour le gouvernement de Theresa May. Les discussions avec l’Union européenne sur les conditions du Brexit n’ont pas encore formellement abouti à un accord. Mais les modalités techniques sont quasiment prêtes et le calendrier s’affine. Pour qu’un sommet des chefs d’Etat puisse avaliser un compromis en novembre, les diplomates britanniques et européens devront faire converger leurs vues dans les tous prochains jours. Surtout, la Commission européenne veut être sûre que les conditions du divorce auront reçu le feu vert du cabinet de la Première ministre britannique. Michel Barnier, le négociateur de l’Union sur ce dossier, l’a confié lundi aux ministres des Affaires européennes des 27.
Theresa May parviendra-t-elle toutefois à vendre un tel accord à son gouvernement, à son parti et à son opinion publique ? Il est permis d’en douter au vu de la confusion politique qui s’accroît outre-Manche. En présentant vendredi sa démission, Jo Johnson, secrétaire d’Etat aux transports et frère de Boris, a bien résumé les termes de l’alternative qui attend Londres. Soit le Royaume-Uni accepte de rester temporairement dans une forme d’union douanière pour éviter, entre autres, de rétablir une frontière physique entre les deux Irlande. Auquel cas, le pays continuerait à se plier à des règles européennes sur lesquelles il n’aurait plus aucun pouvoir – une perspective inacceptable pour les Brexiters. Soit Londres joue le tout pour le tout et se résout à un Brexit dur. Les conséquences pour son économie, du moins à court terme, seraient dramatiques. Voilà pourquoi les demandes d’un nouveau référendum se multiplient au Royaume-Uni. Un second vote que Theresa May a rejeté, et dont il n’est pas sûr, d’ailleurs, qu’il livrerait un résultat différent cette fois-ci.

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