«Tant que les rendements réels restent négatifs, le portage est intéressant»

Paul Gurzal, adjoint au responsable gestion obligataire de La Française
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Quel devrait être l’impact d’une remontée des taux sur le marché du crédit ?

- Paul Gurzal : Une remontée des taux longs d’Etat impulsée par une normalisation de la politique monétaire est généralement signe que l’économie se porte mieux. Cette normalisation passera par le retrait progressif de la liquidité déversée par les banques centrales. Pour les investisseurs ce retrait de la liquidité est source de fragilité pour les classes d’actifs à risque. Prochainement, la Réserve fédérale devrait commencer à normaliser sa politique monétaire alors que la BCE réfléchit à des assouplissements supplémentaires. La remontée rapide des taux des Treasuries au printemps a eu pour conséquence d’affaiblir le crédit américain. Paradoxalement, les difficultés économiques européennes protègent nos investissements.

En Europe, la normalisation monétaire est une lointaine chimère. La remontée sensible des taux longs paraît limitée. Le forward 5 ans allemand s’établit à 3%, ce qui, compte tenu de la croissance potentielle et de l’inflation, nous rassure. Tant que les rendements réels restent négatifs, les stratégies de portage continueront de bien se comporter. Les taux de défaut et les contraintes de refinancement pour les entreprises n’ont jamais été aussi faibles, les volumes de primaire «high yield» atteignent des records cette année à 53 milliards d’euros.

- Quelle est votre stratégie dans ce contexte ?

- Nous favorisons les stratégies visant à maximiser les spreads de crédits comme le high yield, les subordonnées ou le crédit périphérique. Une marge de crédit importante constitue un amortisseur efficace sur les routes difficiles du marché obligataire.

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