Sans gouvernement, l’Italie confie ses projets de réformes à des sages

Deux groupes d’experts, dont l’un chargé des questions économiques, doivent préparer des propositions de programme précises
Olivier Pinaud
Hervé Guez
Hervé Guez  - 

Près de deux mois après les élections législatives, et en proie à une profonde récession économique, l’Italie n’a toujours pas de gouvernement. Menées par le chef de la Gauche, Pier Luigi Bersani, les tractations politiques exploratoires de la semaine dernière ont échoué. Mais plutôt que de relancer une nouvelle tentative de consensus semble-t-il impossible à trouver, le président Giorgio Napolitano a lancé ce week-end une initiative inédite destinée à mettre enfin d’accord entre elles les différentes forces politiques du pays. Deux groupes restreints de «personnalités» devront ainsi faire «des propositions de programme précises» pouvant être adoptées par une majorité des forces politiques. Ces groupes sont au travail dès aujourd’hui. Aucune échéance ne leur a été imposée.

Le premier de ces groupes de «sages» se concentrera sur les réformes politico-institutionnelles (loi électorale, cause du casse-tête actuel). Le second sera chargé des questions économico-sociales. Ce dernier est composé des présidents de l’Institut de statistiques Istat, de l’Autorité de la concurrence, d’un dirigeant de la Banque d’Italie ainsi que du ministre des Affaires européennes Enzo Moavero. Les sages prépareront un rapport à remettre soit à Giorgio Napolitano d’ici à l’échéance de son mandat le 15 mai, soit à son successeur. Un temps évoquée, la rumeur d’une démission du président a été démentie ce week-end.

La solution proposée par le chef de l’Etat repousse la constitution d’un gouvernement qui n’aura peut-être pas lieu avant l’élection par le parlement du nouveau président au terme d’un long processus qui débutera le 15 avril. Le pays n’est pas à la dérive puisque «le gouvernement bien que démissionnaire reste en place et il n’a pas été mis en minorité au Parlement», a cherché à rassurer Giorgio Napolitano. L’exécutif de Mario Monti est d’ailleurs «sur le point d’adopter des mesures urgentes pour l’économie, en accord avec l’Union européenne, et avec la contribution essentielle du nouveau Parlement» sorti des urnes, a ajouté le président.

L’impasse politique a ravivé les tensions sur la dette du pays. Depuis le 25 février, les taux à 10 ans italiens ont repris 64 points de base à 4,76% en fin de semaine dernière, soit 347 points de base au-dessus des taux à 10 ans allemands.

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