
Plusieurs États américains poursuivent Google pour pratiques anticoncurrentielles

Une plainte anti-Gafam de plus. Cette fois contre Google, qui est attaqué en justice par 36 États américains dont Washington DC. La filiale d’Alphabet est accusée de pratiques anticoncurrentielles avec sa boutique en ligne Play Store destinée aux utilisateurs d’Android. Il a déjà subi plusieurs sanctions pour abus de position dominante, avec par exemple une toute récente décision de l’Autorité de la concurrence dans l’Hexagone.
La firme de Mountain View est accusée d’abus de pouvoir et de tactiques interventionnistes illégales afin de conforter son monopole sur les contenus et applications téléchargeables pour les smartphones et tablettes Android. La plainte s’attaque aussi aux commissions – jusque 30% – prélevées par Google lors d’achats via des applications de son Play Store. De fait, les développeurs sont contraints de choisir leur hébergeur d’application dans un système dominé par Android, qui représente 76,6% des smartphones en circulation, et Apple et ses 23,4%. Ces accusations contre Google sont issues d’une enquête qui a débuté en septembre 2019, et implique presque tous les États américains. Selon l’enquête, 90% des applications Android téléchargées aux Etats-Unis proviennent de Google Play.
En réponse, Google assure que le litige vise à aider une poignée de grands développeurs d’applications en quête d’un traitement préférentiel. Il soutient qu’Android encourage ses concurrents à venir sur son Play Store - contrairement à son concurrent Apple et sa boutique d’applications App Store sur iPhone, contre lequel les États n’ont pas exclu de prendre des mesures similaires. «Android et Google Play offrent une ouverture et un choix que d’autres plateformes n’ont tout simplement pas», a déclaré la société sur son blog.
Les États, emmenés par l’Utah, l’Etat de New York, la Caroline du Nord et le Tennessee, considèrent que Google a généré des «marges bénéficiaires énormes» avec son Play Store en soudoyant notamment des développeurs d’applications pour qu’ils ne se tournent pas vers des boutiques concurrentes. Samsung Electronics Co, dont la boutique d’applications représente la plus grande menace pour Google, aurait été visé. «Google tire parti de son pouvoir de monopole avec Android pour maintenir illégalement une position dominante sur le marché de la distribution d’applications Android», peut-on lire dans la plainte collective.
Le débat sur les commissions est déjà au cœur du procès intenté par l’éditeur de jeux vidéo Epic Games, qui dénonce aussi la politique commerciale de l’AppStore d’Apple.
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