Pékin démontre sa volonté de rendre le renminbi plus flexible

Après le signal envoyé aux investisseurs par la PBOC qui a laissé le yuan chuter de 1,4% en février, la devise s’est reprise la semaine dernière
Patrick Aussannaire

La flexibilité du renminbi (RMB) est en marche. Après avoir enregistré une chute mensuelle historique de 1,4% en février qui a alimenté les conjectures sur une éventuelle volonté de Pékin de laisser filer son cours pour trouver un relais de croissance, le yuan s’est repris de 0,64% cette semaine contre dollar, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis décembre 2011.

Sur le marché offshore, le yuan (CNH) est ainsi revenu à 6,10 contre le billet vert après s’être déprécié de 6,0196 le 20 janvier à plus de 6,13 lundi, ses niveaux de juillet 2013. Même tendance à Shanghai où le contrat (CNY) s’est apprécié à 6,1274 après recul de 6,0406 à 6,1457.

Le répit observé cette semaine est destiné «à laisser du temps aux marchés pour s’adapter au nouveau paradigme fixé par la PBOC», selon BNP Paribas CIB. «Le marché est en train de définir un nouvel intervalle de variation anticipée du cours, mais la clé reste la variation du fixing quotidien de la devise par la PBOC», ajoute la banque. La moyenne sur 14 jours glissants de la volatilité implicite à un mois du CNY a dépassé vendredi le seuil des 3% pour la première fois depuis début 2012. Citigroup anticipe même un doublement de l’intervalle de variation autorisé du renminbi à 2% cette année et le maintien d’un régime de changes plus flexible avec des interventions sur le marché moins systématiques.

Les économistes ont majoritairement estimé que la forte chute du yuan enregistrée la semaine dernière ne constituait «pas une dévaluation compétitive, mais un moyen d’envoyer un signal aux investisseurs qui parient sur une appréciation continue du renminbi», comme le résume la société de gestion GaveKal. En cause: des entrées nettes de capitaux en Chine qui ont atteint quelque 73 milliards de dollars sur le seul mois de janvier et un excédent extérieur de 32 milliards. De quoi contraindre la banque centrale à intervenir pour limiter les opérations de «carry».

«L’excédent commercial a pu se réduire fortement en février du fait du nouvel an chinois, et il est possible que les sorties de capitaux aient été suffisamment importantes pour permettre de déclencher des pressions à la baisse sur la devise», ajoute RBS. Une tendance qui favoriserait une diversification des rachats de devises de la PBoC vers des devises liquides telles que l’euro, le yen, le franc suisse ou la livre sterling, selon Citigroup.

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