Paris tente de mobiliser autour de la finance climat

Les Etats tardent à remettre leurs engagements. Côté privé, le Crédit Agricole renonce à financer les nouveaux projets d’extraction de charbon.
La rédaction

Le changement climatique mobilise davantage, à ce stade, les énergies du secteur privé plutôt que celles des Etats. François Hollande a exprimé mercredi sa préoccupation envers le peu d’empressement des pays riches à remettre leurs engagements pour la COP21, la conférence internationale sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris.

«Je constate, et je m’en préoccupe, qu’au moment où je parle, il n’y a que 37 contributions qui ont été versées et publiées», a dit le président français dans un discours au Sommet des entreprises pour le climat organisé hier et aujourd’hui au siège de l’Unesco à Paris.

Le chef de l’Etat a aussi indiqué que le Fonds vert de l’ONU, visant à aider les pays en développement à financer la lutte contre le changement climatique, était ouvert à toutes les contributions. Ce fonds vise 100 milliards de dollars en 2020, mais n’a reçu que 10 milliards.

En attendant les engagements des Etats, le «Business and Climate Summit» à l’Unesco ainsi que le Climate Finance Day organisé par la Caisse des dépôts vendredi sont l’occasion de dresser un premier bilan de la mobilisation du secteur privé sur la question. Le Crédit Agricole a confirmé hier qu’il cesserait de financer de manière directe ou indirecte de nouveaux projets liés à l’extraction du charbon. Le désengagement de la banque verte ne concerne pas, en revanche, le financement des centrales à charbon. Les banques, notamment françaises, sont soumises à une forte pression de la part des ONG sur ce sujet. BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale avaient déjà fait part en avril de leur retrait du projet minier du bassin de Galilée en Australie, qui menacerait la Grande barrière de corail. Du côté des assureurs, Axa pourrait faire des annonces demain.

L’un des grands thèmes du Sommet des entreprises pour le climat est la relance d’un marché du carbone en Europe. François Hollande a confirmé hier la date du 1er janvier 2019 comme horizon de la réforme. Pour faire remonter le prix du carbone, un million et demi de quotas de CO2 pourraient être placés dans une «réserve de stabilité» à partir de 2019, aux termes d’un compromis trouvé début mai entre législateurs européens, soit deux ans avant la date proposée par Bruxelles pour faire remonter le prix du carbone. Ce projet, qui prévoit un délai pour quelques pays d’Europe centrale jusqu’en 2025, devrait être adopté en juillet.

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