Nyse Euronext et Nasdaq OMX avancent leurs pions

Le groupe transatlantique souhaiterait exiger du Nasdaq OMX une indemnité de rupture de contrat de 2 milliards de dollars avant toute discussion de fusion
Tan Le Quang

Nyse Euronext continue de mettre des bâtons dans les roues de Nasdaq OMX et d’ICE. Selon des sources relayées par Reuters, la bourse transatlantique exige pas moins de 2 milliards de dollars d’indemnité de rupture de contrat dite «inversée» (reverse break-up fee) que devra payer Nasdaq OMX avant que ne commence toute discussion sur une fusion entre les deux opérateurs boursiers. Cette mesure, qui fait partie des stratégies de défense classiques adoptées par les sociétés visées par des offres non sollicitées ou hostiles, est généralement très dissuasive. C’est le cas de Nyse Euronext qui souhaiterait de cette manière, selon ces informations, que Nasdaq OMX s’engage à verser cette indemnité dans le cas où le marché américain n’obtiendrait pas le feu vert des autorités concurrentielles. Dans le projet qui lie Deutsche Börse au groupe transatlantique, le break-up fee est de seulement 250 millions d’euros (environ 361 millions de dollars). Les rumeurs bruissent également que les contre-offrants songeraient à une indemnité proche ou supérieure à ce montant.

Pour l’heure, il n’y a toujours pas eu de dialogue entre Nasdaq OMX et Nyse Euronext. Les deux protagonistes ont simplement rencontré certains actionnaires et les autorités concernées par leur projet respectif. Toutefois, le groupe américain, selon le Wall Street Journal, serait prêt à céder Nyse Euronext Amex, la division américaine de la société cible [American Stock Exchange, ndlr] afin de surmonter l’obstacle antitrust. Nyse Euronext avait acheté Amex en octobre 2008 pour ses activités de cotation et de trading d’environ 500 petites et micro-entreprises. Seulement voilà. La société transatlantique l’a reprise pour la somme modique somme de 260 millions de dollars. Une cession d’un montant de cet ordre aurait probablement beaucoup de mal à satisfaire les autorités sans autre désinvestissement supplémentaire, vu que Nyse et Nasdaq auraient 100% de parts du marché des cotations en cas de fusion.

Dans l’hypothèse d’un blocage antitrust malgré une telle cession d’Amex, Nasdaq OMX pourrait devoir songer à vendre d’autres activités. Reste que l’opérateur boursier est très regardant sur la rentabilité de son modèle économique. En cas d’exigence de la part des régulateurs américains de cessions remettant en cause cette dernière, l’offre du Nasdaq OMX pourrait être mort-née.

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