«Nous limitons autant que possible notre exposition au risque de taux»

Dimitri Andraos, responsable taux et crédit chez Swiss Life Asset Managers
Solenn Poullennec

- Quel premier bilan faites-vous du lancement du QE sur le marché du crédit ?

- Dimitri Andraos : Le marché du crédit a été l’un des principaux bénéficiaires du QE, même si l’action de la Banque centrale européenne a tout d’abord porté sur les emprunts d’Etat. Les conditions de refinancement des entreprises se sont très sensiblement améliorées depuis le début de l’année et la plupart des obligations issues du marché primaire ont bénéficié d’une forte demande de la part des investisseurs, ce qui a notamment permis un resserrement des spreads. Cependant, la hausse récente de la volatilité sur l’ensemble des marchés obligataires européens introduit naturellement une part d’incertitude quant à la transmission des effets du QE sur l’économie réelle, dont le manque de dynamisme reste la principale préoccupation de la BCE.

- Quelle est aujourd’hui votre stratégie ?

- Selon nous, le marché du crédit demeure attrayant dans une perspective de moyen terme, la valorisation des emprunts du secteur privé restant notamment soutenue par la bonne santé des entreprises. Cependant, la correction des marchés de taux au cours de ces dernières semaines vient rappeler que les investisseurs opèrent aujourd’hui sans le filet de sauvetage que constituerait habituellement le portage obligataire. Etant donné le bas niveau des rendements, il suffit de quelques dizaines de points de base de tension de taux ou d’écartement des spreads pour précipiter les performances obligataires dans le rouge sur une période pouvant atteindre plusieurs mois. Nous restons donc investis sur le marché du crédit mais limitons autant que possible notre exposition au risque de taux.

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