Nasdaq OMX reste en embuscade autour d’Euronext

La Bourse américaine a rencontré des autorités françaises en vue de la cession des marchés par ICE. Le groupe ne devrait pas être seul en lice
Solenn Poullennec

Les représentants de Nasdaq OMX ont, selon diverses sources, rencontré récemment plusieurs représentants des autorités françaises pour évoquer une offre sur Euronext. La démarche atteste de l’intérêt que suscitent les marchés actions continentaux depuis qu’ICE a dit vouloir mettre la main sur Nyse Euronext mais se séparer des Bourses française, néerlandaise, belge et portugaise, «potentiellement» via une IPO.

«Nous devrons jeter un œil [à Euronext]» avait déclaré Bob Greifeld, à Reuters en janvier dernier. Nasdaq OMX avait déjà courtisé la place de Paris lorsqu’il avait tenté de mettre la main sur Nyse Euronext en 2011 en partenariat avec ICE. Les deux groupes avaient dû renoncer à leur offre concurrente à celle de Deutsche Börse (qui a aussi échoué début 2012) devant le scepticisme des autorités américaines de concurrence.

Cette fois-ci, Nasdaq OMX pourrait tenter de tirer son épingle du jeu en défendant son attachement aux infrastructures continentales de post-marché Clearnet et Euroclear ou encore en promouvant un modèle horizontal, différent du système en silo développé par Deutsche Börse. Enfin, la Bourse devrait faire valoir son intérêt pour les PME ainsi que les résultats, pour les places financières scandinaves, du rachat d’OMX en 2007.

Le Nasdaq, dont la réputation a été ternie récemment par la mise en Bourse ratée de Facebook, a plusieurs fois tenté de prendre pied sur les marchés actions européens. Il avait voulu mettre la main sur le London Stock Exchange (LSE) en 2007 et lancé une plate-forme alternative, Neuro, qu’il a finalement fermée en 2010.

D’autres acteurs pourraient être intéressés par Euronext. Interrogés par L’Agefi, le LSE ne fait pas de commentaire et Deutsche Börse non plus. Son président, Joaquim Faber, s’est montré très prudent fin janvier en expliquant que «tout le monde regarderait le dossier» mais que l’activité n’était pas forcément la plus rentable. L’ancien patron de Chi-X, Peter Randall, a par ailleurs confirmé son intérêt pour Euronext, et serait en train de réunir des fonds de capital-investissement autour d’une même table.

Inquiet du sort de la Bourse de Paris, le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a confié à l’ancien secrétaire général de l’Autorité des marchés financiers, Thierry Francq, le soin d’esquisser un avenir pour Euronext. Celui-ci se refuse à tout commentaire sur les parties qui souhaiteraient s’impliquer.

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