Madrid adjuge sa dette à moindre coût

L’Espagne a placé 3,5 milliards d’obligations à 10 et 30 ans sans susciter la même demande que d’habitude mais à des rendements plus faibles
Tan Le Quang

Alors que le Portugal tente depuis plusieurs semaines d’envoyer des signaux positifs sur sa capacité à accéder aux marchés des capitaux, l’Espagne, qui n’a pas eu de réelles difficultés à lever de la dette souveraine depuis l’éclatement de la crise des pays périphériques, exécute son programme d’émission 2011 dans des conditions un peu moins favorables côté demande.

Le souverain hispanique a rouvert deux lignes obligataires à 10 et 30 ans jeudi pour un montant total de 3,5 milliards d’euros, soit au milieu de sa fourchette indicative de 3 à 4 milliards. Le Trésor espagnol a adjugé 2,46 milliards d’emprunt d’Etat d’échéance octobre 2020 face à une demande de 3,8 milliards. Le ratio de couverture est ressorti à 1,54 fois. Un multiple décevant. Selon UniCredit, si l’Espagne avait décidé d’adjuger 4 milliards d’euros, le ratio de couverture aurait été de 1,33 fois, un niveau de loin inférieur à la tendance habituelle lors d’adjudications espagnoles. Lors de celle de mi-décembre, la mesure s’élevait à 1,67 fois.

Le constat est le même pour le placement de 998 millions d’euros de dette expirant en janvier 2037. Le montant demandé a atteint 1,52 milliard, soit un ratio de couverture de 1,53 fois, après 1,99 fois à l’issue de l’adjudication qui a eu lieu un an plus tôt. Au total, la demande s’est établie à 5,325 milliards d’euros.

En dépit du moindre appétit des investisseurs pour la dette espagnole, ces résultats montrent en revanche une amélioration du côté du coût de financement de l’Etat-membre. Le souverain a offert au marché un taux de 5,20% pour la dette à 10 ans, soit 24 pb en dessous du taux offert lors de l’adjudication de décembre. La dette à 30 ans a été consentie au marché à 5,957%, en dessous des niveaux observés sur le marché secondaire et de la barre des 6%.

Malgré une demande décevante, aux yeux d’UniCredit, le tableau semble plutôt favorable concernant les niveaux de rendement offerts. Alors que la crise de la dette souveraine n’est toujours pas résolue, la contraction des rendements est rassurante à court terme pour le pays qui prévoit de lever, en net, 47,2 milliards de dettes moyen long terme (93,8 milliards en brut) et fera face à 46,6 milliards de remboursements obligataires en 2011. Hier, les taux à 10 ans ne se sont tendus que de 2 pb à 5,36 pb, portant le spread avec le Bund de 210 à 218 pb. Début janvier, l’écart flirtait avec les 267 pb.

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