
L’opposition unanime de la BCE à un défaut grec se lézarde

Le refrain de la Banque centrale européenne pour la Grèce, «ni défaut sélectif, ni événement de crédit» a été hier écorné par Ewald Nowotny, le patron de la banque centrale autrichienne, membre de l’Eurosystème, qui en a relativisé les conséquences. «Il y a une palette d’options et de définitions, allant du défaut pur et simple au défaut sélectif, à l'événement de crédit etc., a-t-il déclaré dans le cadre d’une interview à CNBC. Ceci doit être étudié de façon très sérieuse. Il y a des propositions qui prévoient une situation de défaut sélectif de très courte durée qui n’aurait pas vraiment de conséquences négatives majeures». Il a en revanche écarté la possibilité d’un défaut qui aurait «des conséquences très graves».
Ewald Nowotny a aussi soulevé la question du poids des agences de notation dans la détermination des actifs éligibles comme collatéral à la BCE. Elle «ne devrait pas être totalement dépendante des agences de notation. C’est notre propre responsabilité, notre propre décision. Nous l’avons prouvé dans les cas de l’Irlande, de la Grèce et du Portugal, en ce qui concerne le type de collatéral que nous acceptons.»
Quelques heures plus tard, la Banque centrale autrichienne a toutefois diffusé une précision suite à l’interview donnée à CNBC. Ewald Nowotny est «en total accord avec la position de la BCE représentée par le président de la BCE Jean-Claude Trichet. (…) Il est important d'éviter toute constellation qui pourrait empêcher la BCE d’accepter les obligations souveraines grecques comme collatéral», lit-on dans la déclaration.
La BCE serait en train de préparer un dispositif qui lui permettrait de continuer à financer le secteur bancaire grec en cas de défaut sélectif du pays. D’après le Financial Times d’hier, les gouvernements européens pourraient mettre en place un coussin de sécurité pour maintenir l'éligibilité de titres grecs au guichet de la BCE. Ce système serait différent de l’Emergency Liquidity Assistance, un programme déjà utilisée en Irlande par la banque centrale qui finance ainsi son secteur bancaire indépendamment de la BCE et donc sans les mêmes exigences en matière de collatéral. En Grèce, la banque centrale pourrait décider de faire de même pour assurer le financement des banques grecques. Mais, en cas de défaut, l’Etat devrait soutenir la banque centrale, ce qu’il n’est pas véritablement en mesure de faire.
Plus d'articles du même thème
-
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe. -
Les gérants crédit abordent la rentrée sous tension
Le Panel Crédit de L’Agefi n’est plus aussi enthousiaste qu’à la veille de la période estivale. Si les fondamentaux et les flux de capitaux demeurent des soutiens solides, les valorisations inquiètent. -
Les gestions ne croient pas à une poursuite de la progression des Bourses
Le panel Actions table sur un léger recul du Nikkei et sur une stabilité du S&P 500 à un horizon de six mois. Les indices européens gagneraient moins de 4% sur la période, loin de rattraper leur retard. -
Les actions restent plébiscitées dans les portefeuilles des gérants
Les actifs risqués pèsent toujours 51% des allocations du Panel, même si un tiers des gestions ont renforcé leur poids, pour un quart d'entre elles qui l’ont allégé. -
PARTENARIAT
Boom de l’IA, turbulence dans les semi-conducteurs et crise chez Apple : comment les géants de la tech se battent pour l’avenir
Des milliards de dollars sont injectés dans le développement et l'entraînement des modèles de langage, et les grands acteurs du cloud – Microsoft, Amazon, Google et Meta – ont relevé leurs budgets d'investissement à un niveau historique, entre 400 et 450 milliards de dollars par an. Mais que signifie cette course à l’innovation pour les investisseurs ?
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste