L’OCDE s’inquiète du coût de la reconstruction au Japon

L’organisation estime qu’après 0,8 % en 2011, la croissance devrait atteindre 2,3 % en 2012. Mais elle s’alarme du « niveau critique » de la dette
Patrick Aussannaire

L’économie japonaise plie mais ne rompt pas. L’impact de la catastrophe survenue sur l’archipel le 11 mars dernier a amené l’OCDE à réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011 à 0,8% cette année, contre 1,7% lors de sa précédente prévision. «Une période prolongée de ralentissement semble peu probable», conclut néanmoins le rapport. L’organisation anticipe ainsi une remontée sensible de la croissance à 2,3% en 2012, révisant d’un point de pourcentage à la hausse sa précédente projection, à la faveur des investissements dans la reconstruction. «L’impact immédiat sera une baisse de la production, même si cette tendance se renversera ensuite par les efforts de reconstruction», estimés à environ 5.600 milliards de yens (47 milliards d’euros), soit 1,1% du PIB, selon le rapport publié hier.

Le premier ministre, Naoto Kan a annoncé cette nuit qu’une enveloppe de 4.000 milliards de yens sera allouée au nettoyage des décombres et à la construction de maisons temporaires. Si le gouvernement ne prévoit pas d’augmenter les 44.300 milliards de yens de nouvelles émissions prévues pour financer l’enveloppe, les réserves de 1.160 milliards de yens prévus dans le budget 2011 pour les catastrophes naturelles et les financements d’urgence n’y suffiront pas. Or, le montant nécessaire sera plus important que prévu. En effet, Naoto Kan prévoit un budget global de 25.000 milliards de yens, soit 10.000 milliards de plus que les prévisions initiales du Crédit Agricole. Or, à la veille du désastre, l’endettement public était proche de 200% du PIB, et le déficit attendu pour 2011 était déjà de 7,5%. «On peut se demander si le Japon peut se permettre un programme de dépenses aussi gigantesque» s’interroge BNP Paribas.

Des inquiétudes relayées par l’OCDE, qui indique que «la situation fiscale a atteint un niveau critique». L’organisme préconise ainsi de relever le taux de TVA de 5% à 20%. Si le Crédit Agricole estime que «l’épargne des entreprises et des ménages est suffisante pour financer le déficit public», le gouverneur de la banque centrale a averti hier que les taux longs augmenteront si les investisseurs perdent confiance en la capacité du gouvernement à réduire l’endettement du pays. Une opinion partagée par BNP Paribas qui préconise de «présenter le plan de reconstruction dans le cadre d’un plan plus vaste d’assainissement des comptes publics».

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