L’OCDE juge que la BCE aurait dû relever ses taux après la Fed

L’organisation prévoit une croissance mondiale de 4,2 % en 2011. Elle recommande à la Réserve fédérale de remonter ses taux au second semestre
Violaine Le Gall

L’économie mondiale sort de la récession, mais n’est pas entièrement retournée à une situation normale», explique Pier Carlo Padoan, le chef économiste de l’OCDE qui présentait hier ses prévisions économiques à l’occasion du cinquantenaire de l’institution. Le PIB mondial devrait progresser de 4,2% en 2011 puis de 4,6% en 2012. Dans les pays de l’OCDE, la croissance atteindrait 2,3% cette année et 2,8% l’an prochain. «Les échanges et l’investissement se substituent progressivement à l’effort de relance budgétaire et monétaire pour devenir les principaux moteurs de la croissance», souligne l’OCDE, pour qui la reprise devient donc plus autonome.

Evoquant les incertitudes, l’OCDE souligne que la majorité des risques sont négatifs. Elle appelle notamment à une poursuite des efforts en matière de finances publiques. «Les Etats-Unis et le Japon, pour qui ces exigences sont les plus marquées, doivent encore proposer un plan crédible à moyen terme tandis que les autres pays sont tenus de renforcer leurs objectifs budgétaires», écrit le chef économiste. Il précise au passage qu’il «serait dangereux de croire que l’inflation puisse apporter une solution à la viabilité de la dette».

L’inflation justement fait l’objet d’un traitement très différent aux Etats-Unis et en zone euro dans le cadre de leurs politiques monétaires. L’OCDE observe des «différences frappantes» alors que les situations économiques des deux zones sont «similaires à de nombreux égards», notamment s’agissant «de la faiblesse persistante de l’inflation sous-jacente». «Compte tenu des différences de politique budgétaire constatées cette année (…), on pourrait même légitimement considérer que le resserrement de la politique monétaire aurait dû débuter d’abord aux Etats-Unis, et non dans la zone euro», conclut l’OCDE qui jugerait opportun un relèvement des taux de la Fed à partir de la mi-2011. L’organisation voit le refi de la BCE atteindre 2,25 % à fin 2012: «dans l’avenir immédiat, de nouvelles hausses ne se justifient guère».

Evoquant la crise de la dette souveraine dans la zone euro, l’OCDE s’est prononcée contre une restructuration de la dette grecque. «Si une restructuration de dette précipitée devait avoir lieu, une contagion au cœur du système financier de la zone euro ne pourrait pas être exclu, avec des effets néfastes sur l’activité et une montée de l’aversion générale pour le risque», estime l’organisation.

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