L’OCDE dresse son autocritique des erreurs de prévisions durant la crise

L’organisation reconnaît avoir surestimé la croissance des pays membres de 2,6 points entre 2007 et 2009 et de 0,3 point entre 2010 et 2012
Patrick Aussannaire

L’OCDE fait son mea culpa. «La croissance du PIB a en moyenne été surestimée durant la période 2007-2012, reflétant des erreurs non seulement au plus fort de la crise financière, mais aussi pendant la reprise qui a suivi», reconnaît ainsi l’organisme dans une note post-mortem publiée hier. Sur la période, les prévisions de croissance des pays de l’OCDE réalisées en mai pour l’année suivante ont surestimé en moyenne la croissance réelle constatée à hauteur de 1,4 point. Une erreur qui atteint 2,6 points entre 2007 et 2009, mais qui a été ramenée à 0,3 point entre 2010 et 2012.

Les pays les plus ouverts en termes d’échanges et d’activités financières ont été les plus grandes victimes des erreurs de prévision, ce qui semble suggérer que «la mondialisation a accru la vulnérabilité aux chocs extérieurs et l’interdépendance entre les pays». De manière plus contre-intuitive, les erreurs ont également été plus importantes dans les pays où la réglementation des marchés du travail et des produits était la plus stricte avant la crise, «signe peut-être d’une résilience inférieure à celles d’économies davantage déréglementées», avance ainsi l’organisme.

«Les aggravations successives de la crise de la dette souveraine dans la zone euro nous ont pris par surprise, à cause des effets de rétroaction plus marqués que prévu entre les défaillances du système bancaire et celles des émetteurs souverains, et ceci nous a conduits à surestimer les projections de croissance aux premiers stades de la reprise», explique le chef économiste de l’OCDE, Pier Carlo Padoan. En 2010-2011, l’impact des assainissements budgétaires sur la croissance a été sous-estimé, comme au FMI, conduisant à une surestimation de la reprise au sein des pays les plus fragiles. Une erreur qui «pourrait résulter d’une sous-estimation de l’ampleur de l’assainissement, et non pas de celle du multiplicateur budgétaire», estime néanmoins l’OCDE.

Dans ce contexte, l’organisme s’engage à renforcer ses outils pour améliorer ses modèles de prévision à court terme en étudiant notamment de manière plus systématique les risques entourant ses prévisions. La nature de la crise l’a également conduit à attacher un poids plus important au système financier dans ses modèles. Même si Jean-Luc Schneider, directeur par intérim du département économique de l’OCDE rappelle que l’organisme n’a pas vocation à «jouer les Cassandre et alimenter la panique».

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