L’Italie souhaite remettre son économie dans le sens de la marche

Le nouveau gouvernement d’Enrico Letta profite de la faiblesse des rendements pour annoncer des baisses d’impôts destinées à relancer la croissance
Patrick Aussannaire

Après s’être prononcé contre le maintien des politiques d’austérité drastiques, le nouveau président du Conseil italien Enrico Letta réserve sa première visite officielle à l’Allemagne, fort de la confiance du parlement italien récoltée hier à 453 voix contre 153. «Nous mourrons de la seule consolidation budgétaire, une politique de croissance ne peut attendre plus longtemps», a-t-il ainsi indiqué dans son discours de politique générale à la tribune de la Chambre des députés.

La sortie du blocage politique, la baisse attendue des taux directeurs de la BCE, et le maintien de la note italienne par Moody’s vendredi ont profité aux rendements des obligations d’Etat transalpines, qui chutaient hier de 15 bp sur le 10 ans, à 3,91%. Le Trésor a adjugé hier 3 milliards d’euros à 10 ans à un taux de 3,94%, contre 4,66% à la précédente émission de maturité similaire le mois dernier, et 3 milliards à 5 ans à 2,84%, contre 3,65% en mars.

Moody’s avait mis vendredi en exergue la faiblesse actuelle des taux d’intérêt qui «donne du temps au gouvernement pour mettre en œuvre des réformes et permettre à la croissance de repartir», alors que le pays dégage un excédent primaire de 2,5% qui lui permettra de maintenir son niveau de dette, qui devrait atteindre un record de 130,4% du PIB cette année.

Mais les grandes lignes de la nouvelle orientation budgétaire tracée par Enrico Letta portent les stigmates des compromis politiques réalisés pour former la coalition gouvernementale. Le président du Conseil a ainsi dû se résoudre à annoncer la suspension temporaire de la taxe impopulaire sur les résidences principales (Imu) qui conditionnait le soutien du parti Liberté de Silvio Berlusconi. Par ailleurs, la hausse de la TVA décidée par le précédent gouvernement de Mario Monti, dont le taux principal devait passer de 21% à 22% en juillet, sera retardée.

Ce sont ainsi 6 milliards d’euros de recettes fiscales en moins que devra trouver le gouvernement, Enrico Letta s’étant engagé à respecter les engagements pris auprès de Bruxelles de conserver son déficit public sous les 3%. Sans compter que des mesures de relance de l’activité, tels que des baisses d’impôts sur les propriétaires, les consommateurs et les sociétés, ont également été évoquées. Et les baisses de dépenses n’ont pas été détaillées. «En Europe et à l’international, l’Italie va trouver des stratégies permettant de relancer la croissance sans compromettre le nécessaire processus de restructuration des finances publiques». Tel est l’enjeu, résumé par Enrico Letta, auquel sera confronté le nouveau gouvernement.

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