L’Irlande passe le premier contrôle du FMI, de la BCE et de la Commission

Les objectifs budgétaires fixés ont été atteints. La restructuration du secteur bancaire doit se poursuivre
Violaine Le Gall

Le programme est sur les rails, mais des défis restent à relever, et la mise en place d’une politique ferme sera un élément clé». Voici la conclusion des deux semaines de visite en Irlande du Fonds monétaire international, de la BCE et de la Commission européenne.

Les efforts menés par le gouvernement irlandais ont jusqu’ici convaincu les trois institutions qui vont débloquer 4,5 milliards d’euros de fonds dans la foulée. Sur le plan budgétaire, les objectifs ont été atteints «avec une marge confortable», indiquent-elles dans un communiqué. Le déficit budgétaire s’élèvera à 10,5% du PIB en 2011, mais à 3% en 2015. Par ailleurs, l’équipe qui a visité le pays s’attend toujours à un retour à la croissance en 2011, à 0,5%. A moyen terme, le FMI n’a pas jugé nécessaire de réviser en baisse sa prévision. Il table sur un rythme annuel d’environ 2% à moyen terme.

Les instances européennes et le FMI ont également bien accueilli les mesures prises par le gouvernement sur le secteur bancaire, après les stress tests publiés fin mars. La recapitalisation annoncée constitue «une étape majeure» pour restaurer le système bancaire. «La réaction positive des marchés a démontré la crédibilité de l’exercice», estiment les experts. Durant ces deux dernières semaines, les discussions des institutions internationales avec les autorités irlandaises ont surtout porté sur les réformes prioritaires pour le secteur bancaire, notamment sa réorganisation, la réduction de l’effet de levier et le renforcement des capitaux propres. «Ces mesures sont cruciales pour que le système bancaire devienne un moteur dans la reprise économique», explique la «troïka». L’idée de la mise à contribution des créanciers seniors des banques a une nouvelle fois été écartée. D’après le représentant de la BCE pour la mission en Irlande, elle aurait été «trop risquée et aurait pesé sur la confiance».

Malgré cette évaluation plutôt favorable à l’Irlande, les rendements longs sur la dette irlandaise se sont tendus en fin de semaine dernière. Moody’s a, le même jour, dégradé de deux crans la note de l’Irlande, à Baa3, juste au-dessus de la catégorie spéculative. Par ailleurs, le manque de précisions dans le plan d’austérité grec également annoncé vendredi a pu peser sur la dette souveraine irlandaise. Enfin, le risque d’une restructuration de la dette grecque pénalise les dettes périphériques.

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