L’Irlande fait un pas supplémentaire vers son indépendance financière

Le gouvernement prévoit de céder pour 1,84 milliard d’euros d’actions de Bank of Ireland, qui en rachètera elle-même pour 537 millions d’euros
Patrick Aussannaire

C'était presque une journée d’indépendance hier pour l’Irlande. Le FESF a en effet effectué son dernier versement de 2,3 milliards d’euros au pays, officialisant ainsi un peu plus sa sortie du plan d’aide international sans recours à une ultime ligne de crédit. Mais le gouvernement irlandais a également lancé la cession de 1,84 milliard d’euros de titres préférentiels détenus dans Bank of Ireland, héritage du plan de sauvetage de mars 2009.

Avec cette opération, Dublin espère un renforcement de sa crédibilité auprès des investisseurs internationaux dans le cadre de son retour prévu à un financement complet de ses besoins sur les marchés le mois prochain. Conseillé par Goldman Sachs, le gouvernement devrait ainsi réaliser un gain sur la cession, alors que Bank of Ireland estime que 5,9 milliards d’euros auront été récupérés contre 4,8 milliards injectés au total.

«Le système bancaire irlandais est en phase de reprise, les investisseurs internationaux reviennent, ce qui a un effet positif sur le secteur», ajoute le ministre des finances, Michael Noonan. D’autant que Bank of Ireland s’est engagé à utiliser 537 des 580 millions d’euros qu’elle compte lever à l’occasion d’une émission d’actions ordinaires, pour racheter une partie de ses propres titres mis en vente par l’Etat. Le reliquat de 1,3 milliard d’euros est cédé aux investisseurs internationaux.

De quoi permettre à l’établissement de rembourser l’ensemble du soutien que lui a apporté Dublin pendant la crise, et de préserver son ratio de fonds propres CET1 sous Bâle 3 à 8,6%, selon les analystes de RBS. «Elle va en outre éviter 460 millions d’euros de coûts potentiels supplémentaires sur la conversion des actions préférentielles», qui était prévue en 2014, ajoute RBS.

Mais les traces de la crise ne sont pas encore effacées. Bank of Ireland a indiqué mardi, se fondant sur des estimations de la banque centrale, qu’elle pourrait devoir accroître ses provisions sur créances douteuses de 1,1 milliard d’euros. Ce qui ferait chuter son ratio CET1 de 3,2 points à seulement 5,4%, selon Citigroup. RBS s’attend néanmoins à ce qu’elle passe avec succès l’épreuve des stress tests de la BCE.

Allied Irish Banks pourrait également devoir provisionner 274 millions supplémentaires, et doit refinancer avant mars prochain 1,8 milliard d’euros d’actions préférentielles détenues par l’Etat pour lui éviter de voir sa participation grimper automatiquement à 25%.

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