L’immobilier succombe à l’« impact investing »

Sylvie Guyony
cedric-nicard.jpg

Cédric Nicard, directeur du développement durable chez Horizon Asset Management

L’immobilier n’échappe pas à la lame de fond que représente l’impact investing. Ce secteur bénéficie d’un véritable atout : celui de pouvoir s’appuyer sur un actif tangible dont l’impact sur la vie de nos concitoyens est réel et à partir duquel il est possible de mesurer les effets, qu’ils soient positifs ou négatifs. Cet actif réel consomme de l’eau et de l’énergie, produit des déchets ; les conséquences environnementales peuvent être mesurées à l’aune des matériaux utilisés (bois, nouveaux matériaux moins consommateurs de gaz à effet de serre, émission de CO2…).

Evaluer l’impact social d’une opération immobilière se révèle plus complexe. Il est cependant impératif de prendre en compte l’ancrage local de l’investissement dans les territoires, donc d’être en ligne avec l’ensemble des parties prenantes (bailleur, promoteur, voisinage, municipalité…). D’autres indicateurs peuvent servir de référentiel en évaluant, par exemple, le pouvoir d’achat positif qu’il est possible d’apporter à l’utilisateur et l’acheteur (grâce aux économies d’énergies), s’intéresser au bien-être des populations, aux services mis en œuvre voire à la réduction des inégalités. La création de logements voire d’emplois dans des zones tendues peuvent également constituer de bons indicateurs. Tels sont aujourd’hui les enjeux sociaux sur lesquels les professionnels de l’immobilier doivent impérativement se pencher.

Dans le secteur immobilier, faire du sur-mesure est donc indispensable afin de caler ses outils de mesure d’impact sur chaque opération en fonction de son environnement. Il est enfin nécessaire d’avoir des indicateurs bien spécifiques pour évaluer nos réponses aux enjeux de la désertification, de la revitalisation des centres villes ou encore de la protection de la biodiversité. A charge désormais aux investisseurs et aux gestionnaires d’actifs immobiliers de déterminer un référentiel partagé par tous et des outils de mesure et de reporting les plus standardisés possibles. Tel est aujourd’hui le défi que doit relever la finance responsable.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Gestion d'actifs

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...

beymedias-1.svg