L’Europe financière guettée par l’immobilisme

Alexandre Garabedian

Les revers électoraux à répétition des chrétiens-démocrates ont fini par user la patience d’Angela Merkel. La chancelière allemande a annoncé lundi que son mandat, qui court jusqu’en 2021, serait le dernier à la tête du pays. Mais dès le mois de décembre, la dirigeante laissera les rênes de son parti, la CDU. Cela devrait fragiliser un peu plus sa position à Berlin mais aussi le processus de prise de décision en Europe.

Décembre, c’est en effet l’échéance fixée pour un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’annonce comme le dernier grand rendez-vous des mois à venir pour l’Europe économique et financière. Après cette date, les élections européennes de mai 2019 puis le renouvellement de la Commission empêcheront de fait toute décision d’envergure. Or, au-delà même de l’épineux dossier du Brexit, deux chantiers en cours restent à boucler : l’Union des marchés de capitaux et l’Union bancaire. La première est parasitée depuis deux ans par le prochain divorce avec le Royaume-Uni. Du côté de l’Union bancaire, des compromis pourraient être trouvés avant la fin de l’année sur la gestion des faillites bancaires. En revanche, les officiels européens reconnaissent en privé que l’idée d’une garantie commune des dépôts bancaires se trouve dans l’impasse, torpillée par Berlin.

Les dysfonctionnements de la grande coalition au pouvoir outre-Rhin ralentissent déjà depuis un an la prise de décision dans les instances européennes. L’affaiblissement d’Angela Merkel laisse désormais planer le risque de l’immobilisme complet. Au moment où l’Italie défie ses partenaires, le projet voulu par Emmanuel Macron d’une zone euro plus intégrée n’a jamais paru aussi lointain.

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