
L’Europe envisage finalement d'étendre le rôle de l’EFSF pour sauver la Grèce
Les propositions pour mettre fin à la crise grecque et stopper la contagion à l’Espagne et à l’Italie fusaient hier, alors qu’un sommet européen décisif a lieu aujourd’hui à 13 heures.
Le Fonds européen de stabilité financière (EFSF) pourrait finalement voir son rôle élargi, à en croire des sources officielles citées par les agences de presse, ce qui constitue un revirement de situation, les Allemands refusant jusqu’ici cette possibilité. A la suite de la réunion d’aujourd’hui, l’EFSF serait autorisé à étendre les maturités des prêts accordés aux pays en difficulté.
Il aurait aussi la possibilité de racheter des titres sur le marché secondaire alors qu’il ne peut, pour le moment, qu’acquérir des titres sur le marché primaire en cas de circonstances exceptionnelles. Les Etats les plus durement attaqués par la crise seraient ensuite autorisés à racheter leur dette, ce qui les aiderait à réduire sa charge.
Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a par exemple appelé à cette extension de mandat du fonds de sauvetage européen, d’après le quotidien allemand Die Welt. Si les obligations d’Etat traitent avec une décote de 50 %, un rachat de ces actifs conduirait «automatiquement» à une participation du secteur privé, a-t-il expliqué.
Ainsi, le souhait des Allemands de voir participer les porteurs de dettes souveraines au nouveau plan d’aide pour la Grèce serait satisfait. La solution éviterait également un défaut de la Grèce, que veut absolument empêcher la BCE. Jurgen Stark, un des membres de son directoire, estime dans l'édition du jour de Boersen Zeitung que la zone euro éviterait «techniquement» un défaut sélectif sur la Grèce si l’EFSF achetait des emprunts d’Etat grecs sur le marché secondaire, à condition que les titres soient vendus au fonds sur la base du volontariat, payés en cash et détenus jusqu'à leur maturité.
Le think tank européen CEPR préconise aussi l'élargissement du rôle de l’EFSF. Il recommande notamment que l’EFSF mobilise 20 milliards d’euros pour la recapitalisation des banques grecques qui seraient les premières à souffrir du rachat des emprunts d’Etat grecs avec une forte décote. Le CEPR propose enfin que l’EFSF rachète les 50 milliards d’euros de titres grecs détenus par la BCE dans le cadre du Securities Markets Program.
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