L’euro continue de perdre de son éclat auprès des banques centrales

La monnaie unique a maintenu sa part dans les réserves mondiales de changes au quatrième trimestre grâce à une appréciation face au dollar, selon le FMI
Benoît Menou
Photo: PHB
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Le montant des réserves de changes dans les coffres des banques centrales à travers le monde a poursuivi son inexorable progression au quatrième trimestre, selon les statistiques publiées la semaine dernière par le Fonds monétaire international. De 2.408 milliards de dollars fin 2002, ces réserves tutoient dix ans plus tard la barre des 11.000 milliards, à 10.936 milliards, en hausse de 1,4% sur un trimestre et de 7,2% sur un an. Une progression toutefois plus modeste que celle observée pour «la plupart des trimestres de la décennie écoulée» comme le soulignent les stratégistes changes de Citi.

Les banques centrales transmettant sur une base volontaire le détail de leurs réserves en devises, le FMI ne parvient à dévoiler la répartition précise de ce trésor que pour 56% de son montant total (6.082 milliards). Au sein de cette part émergée, le dollar conserve son statut de principale valeur refuge. A fin 2012, le billet vert représente ainsi 61,9% des réserves identifiées auprès des 143 banques centrales sollicitées (34 pays développés, 109 émergents).

Un poids certes en repli de 0,2 point sur le dernier trimestre, et de dix points environ sur dix ans, comme le souligne Shaun Osborne, stratégiste changes chez TD Securities. Ce dernier relève tout de même que le rythme de déclin a nettement ralenti.

En parallèle, sous le coup de la défiance suscitée par la crise de la dette souveraine en zone euro, la monnaie unique européenne perd de son éclat. Le maintien de la part de l’euro dans les réserves identifiées au quatrième trimestre 2012, à 23,9% (et de fait sa progression de 1,4% en absolu à 1.455 milliards) n’est en effet que le reflet d’une appréciation face au dollar (de 0,7734 à 0,7579 euro pour un dollar selon le FMI). Converti en euros, le montant de réserves publiées en dollars accuse ainsi une baisse de 0,6%. Les gérants ont à nouveau été vendeurs nets d’euros au dernier trimestre 2012, à hauteur de 7,8 milliards, rappelle BNP Paribas. Le poids de l’euro a fondu de près de 4 points en trois ans seulement (il était de 27,7% fin 2009).

La relative perte d’influence du dollar et de l’euro profite notamment à des devises liées aux matières premières comme les dollars australien et canadien. Les «autres devises» (hors livre sterling, yen, et franc suisse) totalisent 6,1% des réserves identifiées fin 2012, en hausse de 0,7 point sur un an.

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