L’Etat espagnol met en vente son patrimoine immobilier pour renflouer ses caisses

Dans sa lutte pour réduire son déficit, le gouvernement lance une vaste opération immobilière, imité par les régions et les grandes villes.
Isabelle Birambaux, à Madrid

Après les augmentations d’impôts et les coupes dans le budget de l’Etat, le gouvernement conservateur espagnol vient de publier une liste des 15.135 biens publics qu’il compte vendre avant 2015 pour équilibrer ses comptes. Avec la mise en vente de 27% de son patrimoine, l’exécutif espagnol espère engranger entre deux et trois milliards d’euros, estime le site espagnol Vozpopuli dans un article publié par le portail immobilier Idealista. Immeubles, bureaux, hôtels particuliers, petits palais, terrains, pour la plupart propriété des ministères des Finances et de la Défense, devraient ainsi passer prochainement aux mains d’investisseurs privés.

Cette mesure, adoptée dans le cadre de la réforme des administrations publiques, vise à compenser la chute drastique des recettes enregistrée depuis 2008 et à réduire un déficit public, qui fin juin 2013, s’élevait à 40 milliards d’euros, dont 13,9 milliards étaient destinés au remboursement des intérêts de la dette. Le gouvernement espagnol avait déjà commencé en 2012 à se défaire de 423 immeubles appartenant au ministère des Finances, pour 90 millions d’euros.

L’administration centrale n’est pas la seule à vendre son patrimoine: certaines mairies et régions se sont mises au diapason. La région de Catalogne, l’une des plus endettées, a ainsi récemment conclu «la plus grande opération immobilière jamais réalisée à Barcelone». Elle a vendu à Axa Real Estate 13 immeubles emblématiques situés au centre de la ville pour 172 millions d’euros. Depuis 2012, la région a ainsi engrangé 266 millions d’euros avec la vente totale de 17 édifices. Jordi Toboso, directeur général de Jones Lang LaSalle en Catalogne, le bureau qui a conseillé Axa dans cette opération, espère «que dans les prochains mois, des transactions intéressantes se concrétiseront sur le marché immobilier du secteur tertiaire».

Tout le monde n’applaudit pas la mise en vente du patrimoine public. Montserrat Capdevilla, députée du Parti socialiste de Catalogne, met en garde contre les risques «d’hypothéquer un patrimoine public et de brader des biens qui pourraient mettre en danger le futur des Espagnols». Le quotidien Expansión estime que le gouvernement catalan dépensera en 10 ans de loyers la plus-value dégagée de cette dernière vente. De plus, de nombreux immeubles sont mis aux enchères avec des réductions de 15% au premier tour et de 15% supplémentaires au second tour.

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