L’espoir d’une sortie de crise politique en Italie fait chuter les rendements

Le président italien doit désigner aujourd’hui une personnalité chargée de former un gouvernement d’alliance, alors que le taux à 10 ans passe sous les 4%
Patrick Aussannaire

La situation politique est en passe de se clarifier en Italie. Le président italien réélu Giorgio Napolitano désignera aujourd’hui une personnalité chargée de former un gouvernement d’alliance entre grandes forces politiques pour mettre fin à deux mois de crise politique. En l’absence de majorité claire, Giorgio Napolitano avait recommandé, lors du discours d’investiture de son deuxième mandat, une alliance entre grands partis. Selon les médias italiens, Giuliano Amato, 75 ans, qui fut deux fois à la tête du gouvernement en 1992-1993 et 2000-2001, fait figure de grand favori pour prendre la présidence du Conseil. Le jeune maire de Florence Matteo Renzi, membre du Parti démocrate de centre gauche et Enrico Letta, vice-président sortant du même mouvement, sont également cités.

Signe d’une évolution dans les rangs de la classe politique : après s’y être refusée pendant deux mois, la gauche semble prête désormais à s’allier avec son ennemi juré, Silvio Berlusconi. Enrico Letta a en effet indiqué hier soir que son parti, première formation du pays à l’issue des élections de février, était désormais prêt à «concourir à la naissance d’un gouvernement dans la lignée de ce que le président» a souhaité. De leurs côtés, le Peuple de la liberté de Silvio Berlusconi, le Parti démocrate et le Choix citoyen de Mario Monti, président du Conseil sortant, se sont dits prêts à coopérer avec la personnalité que choisira le chef de l’Etat.

Giorgio Napolitano a plaidé pour la formation rapide et «sans hésitation», d’un nouveau gouvernement chargé de relancer une économie en récession et de réformer des institutions politiques inefficaces, à commencer par la loi électorale largement responsable de l’impasse dans laquelle l’Italie se trouve, avec une majorité de gauche à la Chambre des députés mais un Sénat incontrôlable.

Un espoir de sortie de crise qui coïncide également avec une baisse des rendements des obligations d’Etat italiennes. Le taux italien à 10 ans est ainsi passé hier sous la barre symbolique des 4%, à 3,94%, soit son plus bas niveau depuis le mois de novembre 2010. Le taux à 2 ans est même tombé à 1,16%, soit son plus faible niveau historique depuis le lancement de l’euro en 1999. Un mouvement général malgré de mauvais indicateurs en zone euro (lire page 2), puisque le taux 10 ans espagnol était également en recul à 4,28%, son plus faible niveau depuis novembre 2010, et le taux français à un plus bas de 1,71%.

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