
L’Espagne va limiter le plafond du déficit public sur fond de menace de récession
Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé vendredi la conclusion d’un accord avec l’opposition pour inscrire dans la Constitution du pays le principe d’une limitation du déficit public et de la dette. Il veut faire rapidement adopter l’amendement constitutionnel afin de restaurer la confiance des marchés, dans la perspective des législatives anticipées de novembre.
L’amendement devrait être voté par la chambre basse du Parlement le 2 septembre puis par le Sénat la semaine suivante.
Les deux camps se sont entendus pour fixer à 0,4% du PIB la limite maximale de l’ensemble du déficit structurel public du pays, (0,26% pour le gouvernement fédéral et 0,14% pour les régions, dont beaucoup sont lourdement endettées; les collectivités locales devront présenter un budget à l'équilibre), c’est-à-dire hors service de la dette.
La loi va également inclure des critères pour une réduction progressive du niveau de la dette conformément au pacte de croissance et de stabilité de la zone euro.
Les deux parties signataires pourront réexaminer le plafond du déficit en 2015 et en 2018. Des exceptions sont toutefois prévues en cas de catastrophe naturelle, récession économique et autres circonstances extraordinaires qui devront être officiellement reconnues par un vote du Parlement. L’Espagne peine à se remettre de près de deux ans de récession largement due à l'éclatement de la bulle de la construction. Son économie demeure affaiblie et le chômage frôle les 21% de la population active. Mais des exportations et une consommation intérieure solides ont jusqu'à présent permis au pays d'éviter de retomber en récession. Selon certains économistes, la consommation relativement soutenue au deuxième trimestre pourrait signaler que les ménages rognent sur leur épargne.
Le produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne a progressé de 0,2% au deuxième trimestre après +0,4% (révisé en hausse) au premier trimestre, d’après les chiffres publiés vendredi par l’Institut national des statistiques.
La croissance du PIB ressort à 0,7% l’an, comme l’attendaient les marchés, et après 0,9% au premier trimestre. Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero anticipe une croissance de 1,3% l’an pour 2011, mais le consensus des économistes ressort plutôt aux alentours de 0,8%.
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Donald Trump rebaptise le Pentagone en « ministère de la Guerre » pour afficher la puissance américaine
Washington - Donald Trump a signé vendredi un décret visant à rebaptiser le ministère américain de la Défense en «ministère de la Guerre», ajoutant qu’il voulait par là envoyer un «message de victoire» et «de force» au reste du monde. Le président américain a laissé entendre qu’il pouvait se passer d’un vote du Congrès pour procéder à ce changement d’appellation. «Les mots comptent», a dit le chef du Pentagone Pete Hegseth, présent aux côtés de Donald Trump dans le Bureau ovale, assurant que cette nouvelle appellation devait permettre de «restaurer une éthique guerrière». Formellement, il s’agit pour l’instant d’une appellation «supplémentaire», selon un document distribué dès jeudi par la Maison Blanche. Un haut responsable du ministère a indiqué que le coût de cette opération, potentiellement très dispendieuse, deviendrait «plus clair» au fur et à mesure de sa mise en place. Peu après la signature du décret présidentiel, les mots «ministère de la Défense» ont été immédiatement retirés d’un mur dans le Pentagone, devant des caméras de télévision. Le site du ministère a été renommé et Pete Hegseth se présente désormais comme «ministre de la Guerre» sur X. «Nous allons soumettre (ce changement de nom) au Congrès», a prévenu Donald Trump. «Je ne sais pas (si les parlementaires voteront en ma faveur, ndlr), nous verrons bien, mais je ne suis pas sûre qu’ils aient besoin de le faire». «Trop défensif» Ce n’est pas la première fois que le républicain de 79 ans impose ses idées sans passer par la case législative. Son second mandat est marqué par une volonté assumée d'étendre le pouvoir présidentiel, à coups de décrets et de décisions empiétant sur les prérogatives du Congrès. Il a signé vendredi son 200e décret depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Le président des Etats-Unis avait déjà fait part de ce projet qui restaurerait une appellation ayant existé de 1789 à 1947. «Défense, c’est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs», avait-il déclaré. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a mobilisé l’armée pour imposer une image de puissance spectaculaire et combler son appétit de fastes militaires. Il a organisé un rare défilé le jour de son anniversaire, déployé la Garde nationale dans des villes dirigées par ses opposants, et ordonné une frappe exceptionnelle sur un bateau dans les Caraïbes dans le cadre de la lutte affichée contre le narcotrafic. Les démocrates dénoncent régulièrement ce recours aux militaires, révélateur selon eux d’une dérive autoritaire. Contre le «politiquement correct» Le président américain avait eu pendant son premier mandat une relation plutôt contrariée avec l’armée. Son ancien chef d'état-major, le général Marc Milley, l’a qualifié d’"aspirant dictateur». Des articles de presse avaient également attribué à Donald Trump des propos méprisants pour des militaires américains morts au combat. Cette fois, le dirigeant républicain a remanié l'état-major américain pour s’entourer de hauts gradés choisis par ses soins, et a nommé en la personne de Pete Hegseth un ministre à la loyauté farouche. Le chef du Pentagone, adepte d’un discours viriliste et d’opérations de communication musculeuses, a dit vendredi que l’objectif de l’armée américaine était d’atteindre «une létalité maximale, pas une létalité tiède». Il a dit vouloir aller à l’encontre du «politiquement correct». Aurélia END © Agence France-Presse -
Australie : la chasse à l’homme d’un « citoyen souverain » recherché pour le meurtre de deux policiers
Sydney - Les autorités australiennes ont promis samedi une récompense de plus de 500.000 euros pour toute information pouvant mener à l’arrestation du meurtrier présumé de deux policiers, un adepte des théories du complot dont la cavale depuis près de deux semaines tient le pays en haleine. Desmond Freeman, 56 ans, est recherché par plus de 450 policiers dans le bush australien depuis une fusillade mortelle le 26 août lors d’une perquisition à son domicile dans la petite ville de Porepunkah, dans le sud-est du pays-continent. Après avoir multiplié les appels à la reddition et interrogé ses proches, la police de l’Etat de Victoria a annoncé qu’elle paierait un million de dollars australiens (environ 560.000 euros) en échange d’informations permettant de le retrouver, un montant sans précédent pour cette force. «Cette somme reflète la gravité de ce crime violent et notre engagement à localiser Freeman dès que possible afin qu’il cesse de représenter un risque pour la population», a expliqué l’inspecteur Dean Thomas, insistant sur une récompense «susceptible de changer une vie». Freeman est soupçonné d’avoir abattu Neal Thompson, 59 ans et Vadim De Waart, 35 ans, qui faisaient partie d’une équipe de de dix agents venus perquisitionner chez lui dans une affaire non précisée, et d’en avoir blessé un troisième. Les victimes appartiennent à une section de la police chargée des délits et crimes à caractère sexuels et pédophiles. Ces faits sont exceptionnels dans un pays où les armes automatiques et semi-automatiques sont interdites depuis qu’un tireur isolé a massacré 35 personnes, en 1996, sur l'île de Tasmanie. Le monument national qui rend hommage aux policiers tués en service liste le dernier cas de décès par balle en 2023. «Terrain difficile» La police considère que Desmond Freeman, en fuite dans une zone de forêt dense, est lourdement armé. Les médias australiens décrivent le suspect comme un adepte de théories du complot radicalisé, qui a fait état de sa haine envers la police. Selon eux, il ferait partie de la mouvance complotiste des «citoyens souverains», dont les membres refusent l’autorité de l’Etat et de se soumettre aux lois. Sa femme Amalia Freeman et leur fils adolescent ont été brièvement placés en garde à vue par les enquêteurs, avant d'être relâchés. L'épouse du suspect a lancé un appel public pour qu’il se rende. "À ce stade, rien n’indique que Freeman soit assisté par une personne spécifique, néanmoins, compte tenu du terrain difficile et des besoins de s’approvisionner, cela reste une possibilité», a souligné la police samedi dans un communiqué, n’excluant pas non plus l’hypothèse d’un décès. Apparue aux Etats-Unis dans les années 1970, la mouvance des «citoyens souverains» se répand aujourd’hui en ligne, notamment sur Facebook dans des groupes où se côtoient des activistes mais aussi des opportunistes cherchant par exemple un moyen de s’affranchir du règlement de certaines factures. En France, ses adeptes estiment que l’Etat n’existerait pas en tant qu’entité publique mais serait en réalité une entreprise de droit privé créée en 1947, à laquelle ils n’auraient pas à se soumettre sans consentement. L’un deux a été condamné en avril à cinq mois de prison pour avoir refusé un contrôle de gendarmerie. © Agence France-Presse -
Le film sur Hind Rajab à Gaza bouleverse la Mostra de Venise et s’impose comme favori pour le Lion d’or
Venise - Au terme d’une édition à la fois glamour et très politique, la 82e Mostra de Venise décerne samedi son Lion d’or, qui pourrait aller au film-événement «The Voice of Hind Rajab» sur Gaza. Ovationné pendant 23 minutes, ce long-métrage, qui a bouleversé les festivaliers, fait figure de favori pour succéder à «La chambre d'à côté» de Pedro Almodovar. Mais nul ne sait ce que va décider le jury présidé par le réalisateur américain Alexander Payne, ni comment il va départager les 21 films en compétition. La réalisatrice de «The Voice of Hind Rajab», Kaouther Ben Hania, s’est appuyée sur les véritables enregistrements des appels au secours de la fillette de cinq ans qui avaient suscité une vive émotion au moment de leur révélation. Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien. Le véhicule dans lequel elle voyageait avec six membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens. Avant même d'être projeté, le film était annoncé comme susceptible d’avoir «un fort impact sur le public», selon le directeur de la Mostra, Alberto Barbera. Malgré une programmation faisant la part belle aux stars sur le tapis rouge, la guerre dans la bande de Gaza s’est largement imposée au cours de cette Mostra. MMA et shakers La 82e édition s’est ouverte sur l’appel d’un collectif fondé par dix cinéastes italiens, Venice4Palestine, à condamner la guerre déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. L’objectif «était de mettre Gaza et la Palestine au centre de l’attention», selon Fabiomassimo Lozzi, l’un des fondateurs du collectif, interrogé par l’AFP. Ont suivi un défilé de plusieurs milliers de manifestants il y a une semaine dans les rues du Lido et le soutien d’artistes portant pin’s et pancartes sur le tapis rouge ou devant les journalistes. Un autre film, «Le mage du Kremlin» avec Jude Law dans la peau de Vladimir Poutine, a fait écho à l’actualité géopolitique. Le festival a aussi proposé des films prenant le pouls de l'époque («Bugonia» de Yorgos Lanthimos, sur le complotisme) ou de genre («Frankenstein» de Guillermo del Toro). Les stars, en particulier américaines, ont répondu à l’appel. Souvent considérée comme une rampe de lancement pour les Oscars, la Mostra offre en effet une large place au cinéma hollywoodien et aux plateformes de streaming, contrairement à son concurrent cannois. C’est un habitué, George Clooney, qui a ouvert le bal, suivi par Emma Stone ou Julia Roberts, dont c'était la première Mostra. Mais ce sont des outsiders qui ont le plus retenu l’attention comme Dwayne Johnson alias The Rock, qui a fait chavirer le public en combattant de MMA en proie à ses démons dans «The Smashing Machine». Son interprétation pourrait être saluée par le jury, tout comme celle d’Amanda Seyfried en leader du mouvement religieux des shakers au 18e siècle dans «Le Testament d’Ann Lee» ou celle du Français Benjamin Voisin dans «L’Etranger», adapté d’Albert Camus. L’Asie a également été à l’honneur, du Sud-Coréen Park Chan-wook qui, pour son retour après 20 ans d’absence à Venise a séduit avec «No Other Choice», à la star taïwanaise Shu Qi dont c'étaient les débuts en tant que réalisatrice avec «Girl». Après le palmarès, le festival doit refermer ses portes avec la superproduction française «Chien 51", un thriller dans un Paris futuriste et anxiogène, où le maintien de l’ordre a été sous-traité à l’intelligence artificielle. Aurélie MAYEMBO © Agence France-Presse