L’Espagne va limiter le plafond du déficit public sur fond de menace de récession

Un accord va fixer à 0,4 % du PIB la limite maximale du déficit structurel public. Le PIB a progressé de 0,2 % au deuxième trimestre
Bruno Sillard

Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé vendredi la conclusion d’un accord avec l’opposition pour inscrire dans la Constitution du pays le principe d’une limitation du déficit public et de la dette. Il veut faire rapidement adopter l’amendement constitutionnel afin de restaurer la confiance des marchés, dans la perspective des législatives anticipées de novembre.

L’amendement devrait être voté par la chambre basse du Parlement le 2 septembre puis par le Sénat la semaine suivante.

Les deux camps se sont entendus pour fixer à 0,4% du PIB la limite maximale de l’ensemble du déficit structurel public du pays, (0,26% pour le gouvernement fédéral et 0,14% pour les régions, dont beaucoup sont lourdement endettées; les collectivités locales devront présenter un budget à l'équilibre), c’est-à-dire hors service de la dette.

La loi va également inclure des critères pour une réduction progressive du niveau de la dette conformément au pacte de croissance et de stabilité de la zone euro.

Les deux parties signataires pourront réexaminer le plafond du déficit en 2015 et en 2018. Des exceptions sont toutefois prévues en cas de catastrophe naturelle, récession économique et autres circonstances extraordinaires qui devront être officiellement reconnues par un vote du Parlement. L’Espagne peine à se remettre de près de deux ans de récession largement due à l'éclatement de la bulle de la construction. Son économie demeure affaiblie et le chômage frôle les 21% de la population active. Mais des exportations et une consommation intérieure solides ont jusqu'à présent permis au pays d'éviter de retomber en récession. Selon certains économistes, la consommation relativement soutenue au deuxième trimestre pourrait signaler que les ménages rognent sur leur épargne.

Le produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne a progressé de 0,2% au deuxième trimestre après +0,4% (révisé en hausse) au premier trimestre, d’après les chiffres publiés vendredi par l’Institut national des statistiques.

La croissance du PIB ressort à 0,7% l’an, comme l’attendaient les marchés, et après 0,9% au premier trimestre. Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero anticipe une croissance de 1,3% l’an pour 2011, mais le consensus des économistes ressort plutôt aux alentours de 0,8%.

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