L’Espagne tente de relancer son marché immobilier pour accélérer la sortie de crise

Madrid réduit de moitié, jusqu'à la fin de l’année, le taux de TVA sur les ventes de logements neufs. Le marché immobilier pèse 4% du PIB à lui tout seul
La rédaction

Le gouvernement espagnol manie austérité et relance. Alors qu’il a approuvé vendredi, lors d’un conseil des ministres exceptionnel, la série de nouvelles économies dévoilées en juillet, le gouvernement Zapatero a annoncé une mesure supplémentaire visant à redynamiser le marché immobilier du pays. Le taux de TVA sur les achats de logements neufs sera ainsi provisoirement divisé par deux jusqu'à la fin de l’année, passant de 8% à 4%. «Une mesure exceptionnelle», a prévenu Elena Salgado, la ministre de l’Economie. Mais elle espère bien que celle-ci permettra de relancer un secteur qui représente à lui seul environ 4% du PIB espagnol. Déprimé depuis 2008, le marché immobilier espagnol compte près d’un million de logements invendus.

La décision tranche avec le plan d’austérité approuvé vendredi en conseil des ministres et qui doit être présenté aux députés espagnols demain. Le premier projet de loi porte sur l’utilisation de médicaments génériques. Il doit permettre d'économiser 2,4 milliards d’euros. Un recouvrement anticipé de l’impôt sur les grandes entreprises doit quant à lui rapporter 2,5 milliards. «En aucune façon ceci ne conduira à des hausses d’impôts, seulement à des changements dans le calendrier fiscal», a plaidé le ministère de l’Economie.

Madrid espère que ces économies de 5 milliards d’euros permettront de compenser un éventuel dépassement des objectifs de déficit des 17 régions autonomes du pays, un scénario qui inquiète les marchés. «Environ la moitié des régions ne pourront vraisemblablement pas respecter leur objectif de déficit de 1,3% du PIB», indiquait récemment Antonio Garcia , économiste chez Barclays Capital. Sans compter qu’un ralentissement de la croissance mondiale risque de contrarier les plans espagnols. «Puisque que les perspectives de croissance sont en train d'être révisées à la baisse à travers la zone euro, et vu l’incertitude sur les marchés financiers, il n’est pas encore clair que ces mesures suffiront pour se conformer à ses prévisions de déficit», doute Marco Valli, économiste chez UniCredit. L’Espagne vise un déficit à 6% du PIB cette année, après l’avoir ramené à 9,2% du PIB en 2010 contre 11,1% en 2009.

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