L’Espagne et l’Italie parient sur la baisse des impôts pour soutenir la croissance

Le gouvernement italien a décidé de 10 milliards de baisses d’impôts hier tandis que le gouvernement espagnol présente demain sa réforme fiscale
Solenn Poullennec

Le gouvernement espagnol devrait annoncer demain une importante réforme fiscale pour tenter de soutenir la croissance et de diminuer le taux de chômage qui dépassait les 26% fin 2013. Des mesures qui pourraient faire écho à celles annoncées par le gouvernement italien hier.

Selon des sources gouvernementales citées par Reuters, le conseil des ministres espagnol étudiera un projet de réduction de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu. En contrepartie, Madrid devrait décider de relever les taux réduits de TVA de 4 et 10%, à 21%. Selon Reuters, les taxes sur l’immobilier et les carburants seraient notamment relevées. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a par ailleurs déjà annoncé une réduction de 75% en moyenne des cotisations sociales payées par les employeurs pour les nouvelles embauches.

Le gouvernement s’est engagé à ramener le taux de chômage en dessous des 25% d’ici à la fin de l’année, en misant notamment sur l’amélioration de la compétitivité du pays. La Commission européenne estime que le PIB devrait augmenter de 1% en 2014 après avoir reculé de 1,2% en 2013.

«A nos yeux, les marges de manœuvre pour baisser les impôts sont limitées, étant donné la mauvaise élasticité des taxes à l'évolution de la croissance aujourd’hui», assurent les analystes de Citi qui soulignent que «l’Espagne affiche l’un des plus bas ratios de recettes fiscales par rapport au PIB». Ils voient l’élargissement du champ d’application de la TVA comme l’une des meilleures façons pour le gouvernement d’accroître ses revenus.

La difficulté à rentrer les recettes fiscales est l’une des raisons qui font craindre à la Commission que le déficit budgétaire espagnol dérape pour atteindre 7,2% du PIB en 2013. Le ministre de l’économie Luis de Guindos a cependant laissé entendre que le déficit budgétaire devrait être «très proche» de la cible de 6,5% du PIB. Les autorités européennes tablent sur un déficit de 5,8% en 2014. La dette devrait quant à elle continuer sa trajectoire ascendante pour atteindre plus de 103% du PIB en 2015.

Hier, le président du conseil italien, Matteo Renzi, a fait approuver par son gouvernement 10 milliards de baisse d’impôt sur le revenu au profit des particuliers les moins aisés. Une baisse de l’impôt sur les sociétés devrait aussi entrer en vigueur début mai. Ces allégements doivent être compensés par une réduction des dépenses.

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