Les tensions obligataires laissent des traces sur le marché du crédit

Plusieurs émetteurs ont été contraints de repousser leurs placements en euros la semaine dernière du fait de la volatilité des rendements d’Etat.
Patrick Aussannaire

La volatilité constatée sur les rendements des obligations d’Etat en zone euro n’a pas été sans impact sur le marché du crédit. La banque allemande NordLB a retardé son émission de titres «additional tier 1» initialement prévue jeudi dernier, alors que sa concurrente LBBW prépare une émission de titres «tier 2». Après avoir réalisé leurs tours de table des investisseurs mi-avril, les banques périphériques Ibercaja Banco et Banco Popolare ont également suspendu leurs émissions de titres «tier 2», dans l’attente de conditions de marché plus favorables.

La dette bancaire n’a pas été la seule touchée par la séance de yoyo réalisée jeudi par le rendement du Bund allemand à 10 ans qui s’est tendu de 19 pb en matinée pour atteindre 0,78%, avant de chuter ensuite de 25 pb, à 0,53%. Le groupe de construction italien Condotte a également retardé une émission de titres «high yield», l’extrême volatilité des obligations d’Etat l’empêchant de réunir les 300 millions d’euros qu’il espérait lever et faisant grimper le rendement réclamé par les investisseurs à environ 8,5%, contre un objectif initial de 6,5%.

Si aucun émetteur HY n’est venu se hasarder sur le marché primaire en euros en fin de semaine dernière, le cimentier brésilien Votorantim Cimentos noté en catégorie «BBB» a néanmoins tiré son épingle du jeu en réussissant à lever 500 millions d’euros à 7 ans tout en concédant un spread de 310 pb au-dessus du taux de référence mid-swap, en ligne avec ses objectifs initiaux. «Les volumes ont été légers ces deux dernières semaines, ce qui a permis au marché secondaire de bien se comporter par rapport aux autres classes d’actifs», estime SG CIB.

«Malgré le rétablissement du Bund jeudi après-midi, la liquidité fait encore défaut sur une large partie du spectre des crédits high beta» et a entrainé un mouvement de vente généralisé sur le marché secondaire, et notamment sur les segments des obligations d’entreprises hybrides, les titres «tier 2», «AT1» ainsi que sur le segment HY qui avait pourtant jusqu’ici bien résisté, explique Natixis.

En dépit d’une chute des rendements totaux offerts depuis le début de l’année de plus de 6% mi-avril à moins de 1% vendredi sur la partie 10 ans des obligations corporates en euros, les indices «iTraxx Main» et «X-Over» se sont resserrés de 3,1 pb et 10,9 pb sur la semaine dernière. Comme dans une moindre mesure ceux de la dette bancaire senior et subordonnée de respectivement 2,5 pb et 0,25 pb.

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